Latvala remporte le rallye de Finlande et bat le record de vitesse

Depuis 1951 que le rallye de Finlande existe, et depuis 1973 qu’il est inscrit au calendrier du championnat du monde WRC, il n’a été remporté que six fois par des pilotes non nordiques : Carlos Sainz en 1990 (Toyota Celica), Didier Auriol en 1992 (Lancia Delta), puis Sébastien Loeb à trois reprises (2008, 2001, 2012) avec Citroën (une fois en C4, deux fois en DS3), et enfin Sébastien Ogier en Volkswagen  Polo R WRC.

PODIUM

PODIUM

Etablit par Loeb en 2012, le record de vitesse moyenne, 122,89 km/h, qui est aussi celui de la saison dans le calendrier actuel, n’avait jamais été battu. C’est aujourd’hui chose faite, avec un Latvala plus rapide que jamais et qui a réalisé un rallye sans faute à une vitesse moyenne de 124,73 km/h. Cette performance implique des vitesses de pointe de près de 200 km/h sur des pistes en terre souvent bordées d’arbres et comportant des sauts impressionnants pour les équipages comme pour les spectateurs. Un véritable spectacle populaire en Finlande, où les habitants de Jyväskylä et ses environs, au centre du pays et là où se déroule le rallye depuis toujours, n’ont pas grande distraction au cours de l’année.

LATVALA

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Un duel 100 % Volkswagen

En remportant 19 spéciales sur 20, le team Volkswagen a largement animé le rallye de Finlande 2015, avec un duel impressionnant entre Jari-Matti Latvala, le régional de l’étape et le Français Sébastien Ogier, le champion du monde en titre. Leurs deux Polo n’étaient séparées que de 13 secondes à deux spéciales de l’arrivée. C’est finalement le Finlandais, qui parfois peine à concrétiser ses victoires à cause de faiblesses psychologiques le conduisant à l’erreur, viendra s’imposer pour la deuxième fois consécutive en Finlande, le quatorzième succès de sa carrière. Le podium est complété par la Citroën DS3 WRC de Mads Ostberg, qui réalise ainsi son troisième podium de la saison et confirme sa troisième place au championnat. De son côté le troisième pilote Volkswagen, Andreas Mikkelsen, est parti en tonneaux au cours de la deuxième journée de course, heureusement sans gravité corporelle.

Des pneus spécifiques

Mads Ostberg (NOR) / Jonas Andersson (SWE) - Citroen DS3 WRC

Mads Ostberg (NOR) / Jonas Andersson (SWE) – Citroen DS3 WRC

En championnat du monde des rallyes, les manches se disputent majoritairement sur terre, avec des surfaces néanmoins différentes en termes de température, de qualité de terre (plus ou moins sablonneuse) et de présence de pierres. Selon les régions du monde, la terre en elle même assez différente, offrant des sous-couches de nature disparate, plus ou moins dure et recelant parfois des pierres saillantes. Mais la FIA impose un seul pneu « terre » pour toute la saison, qu’il convient de « déposer » avant le premier rallye de l’année, soit le Monte-Carlo, qui se déroule, quant à lui, sur asphalte (ou neige et glace selon les spéciales), à l’instar des rallyes d’Allemagne, de France et en partie d’Espagne. Ne pouvant faire un pneu pour chaque sorte de terre, les manufacturiers engagés (Michelin, Pirelli, et D-Mack) sont donc obligés de trouver le meilleur compromis pour apporter performance, robustesse (les sauts et les trous sont assez nombreux), et longévité aux équipes qui les choisissent. En WRC, la catégorie reine, les équipes « usine » Citroën, Hyundai ou Volkswagen roulent en Michelin. Ford, via sa structure M-Sport également. En WRC 2, c’est en revanche Pirelli qui domine avec un taux d’équipement de la catégorie dépassant les 50 %. Et si la victoire de Michelin est logique en WRC, elle est moins évidente en WRC2, où le manufacturier français n’équipe que 7 voitures sur 27 engagées.

Le succès depuis le mois dernier

LATVALA_LAPPI

LATVALA_LAPPI

Si le début de la saison a été mitigé pour le manufacturier clermontois, elle l’est beaucoup moins depuis l’introduction d’un nouveau pneu au rallye de Pologne début juillet, le Latitude Cross H90 (gomme dure) et S80 (gomme tendre). Hormis la sculpture de la bande de roulement, qui change de physionomie en comparaison des pneus WRC, les Latitude Cross H90 et S80 adoptent une structure plus souple au niveau des flancs et du sommet du pneu. Ces nouvelles dispositions techniques permettent d’utiliser des gommes plus tendres qu’en WRC, et d’élargir la surface de l’aire de contact avec le sol, ce qui permet par ailleurs de mieux contenir le phénomène d’usure au fil des kilomètres. Les WRC2 peuvent se permettre d’utiliser ce genre de pneus, les voitures encaissant des chocs moins violents qu’en WRC.

LATVALA

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Après un doublé avec des équipages finlandais et suédois, en Pologne, Michelin vient de réaliser un triplé en Finlande –le premier cette saison et même depuis longtemps dans la catégorie- avec les mêmes vainqueurs qu’en Pologne, et un podium complété par le français Stéphane Lefebvre en Finlande.

Pour Pascal Couasnon, le directeur de Michelin Motorsport « ce nouveau pneu est le résultat du travail des ingénieurs de Michelin Motorsport, qui ont su faire progresser de concert toutes les caractéristiques du pneu dans un championnat ouvert et un univers hyper concurrentiel. »

Le prochain rallye du championnat du monde aura lieu du 20 au 23 août sur asphalte, en Allemagne, où Michelin présentera là aussi un nouveau pneu. Il s’agira cette fois du nouveau Pilot Sport H5 et S5, qui a été développé également en vue du prochain rallye de France, qui se déroulera sur les routes corses, dont le bitume sera encore plus abrasif.