
Marché de l’occasion : pas la même voiture selon les régions
Une étude révèle que selon la région que vous habitez, le choix sur un véhicule d’occasion change littéralement. En France, le marché de la seconde main automobile compte près de 5,5 millions de véhicules à l’année. Et parmi l’offre très variée, les demandes sont très disparates selon que vous habitiez en milieu urbain ou rural.
Texte : Gaël Angleviel / Images : Nissan
Les régions en France dictent le marché de l’occasion
Le marché de l’occasion est plus volumineux que le marché des véhicules neufs. Cela se comprend aisément par plusieurs facteurs, comme le changement de propriétaires d’un même véhicule. Mais aussi les prix plus accessibles et évidemment la disponibilité immédiate. Pour autant, l’étude menée par CapCar démontre que des disparités existent. Elle concerne pas seulement le type et le modèle de véhicule, mais aussi le type de motorisation. C’est l’environnement du quotidien qui définit le mode de transmission, voire le niveau d’équipements souhaité. Et cela concerne pratiquement tous les véhicules, des plus vendus évidemment, aux plus rares.
Derrière les modèles les plus populaires, on observe de vraies spécificités régionales. Si la Peugeot 308 domine le classement national en figurant dans le top 3 partout, d’autres modèles comme la Renault Clio, la Peugeot 208 ou encore la Citroën C3 viennent compléter des podiums très locaux. Ces choix traduisent des usages différenciés : urbains, familiaux ou orientés confort. L’ancienneté moyenne des voitures vendues reflète aussi les réalités régionales. De l’ordre de 5,5 ans dans les Pays de la Loire, contre 8 ans en Île-de-France, où le parc est dominé par des modèles haut de gamme, souvent gardés plus longtemps. La moyenne nationale s’établit à 6,9 ans.
Le prix moyen d’achat varie aussi fortement. L’Auvergne-Rhône-Alpes affiche les montants les plus élevés (près de 15 900 €), suivie de l’Île-de-France et des Pays de la Loire. À l’opposé, des régions comme la Bourgogne-Franche-Comté ou la Normandie tournent autour des 12 000 €. Ceci est évidement en lien avec des voitures plus anciennes ou basiques.
Le confort d’une transmission automatique…
Outre le modèle du véhicule, c’est le type de motorisation et de transmission qui modifient les choix des usagers. Et cela concerne directement l’environnement dans lequel le conducteur va évoluer au quotidien. Ainsi, en conditions urbaines et aux trajets assez courts, le moteur essence et/ou hybride sera privilégié.
Tout comme la transmission automatique, rendant l’expérience (l’épreuve) des embouteillages un tant soi peu plus agréable. La boîte automatique progresse, mais la transition est très inégale. En Île-de-France, plus de 51 % des voitures vendues via CapCar en sont équipées, contre à peine 40 % dans des régions comme l’Occitanie, les Hauts-de-France ou le Grand Est. Cela reflète les différences d’usage : confort en milieu urbain contre maîtrise des coûts en zones rurales. En revanche, dans un milieu plus rural où les trajets quotidiens s’allongent, l’autonomie d’un moteur diesel sera préféré. De même que la transmission manuelle conserve l’intérêt, parfois pour mieux gérer les relances en cas de profils de routes plus vallonées.
Des disparités pour les motorisations
Malgré les aides publiques, les voitures électriques restent rares sur le marché de l’occasion (4,2 % des ventes en moyenne). Seule la région Pays de la Loire se distingue nettement avec 9,2 % de modèles électriques, portée par une bonne infrastructure de recharge et un tissu local favorable. A contrario, le Centre-Val de Loire et la Normandie affichent les taux les plus faibles (2 % et 2,3 %). Les motorisations hybrides atteignent en moyenne 7,5 % des ventes, avec des pics notables en Provence-Alpes-Côte d’Azur (10,9 %) et Île-de-France (10,3 %), portées par la circulation urbaine et les restrictions environnementales.
Tandis que l’Île-de-France ne compte plus que 22 % de diesel, ce carburant représente encore plus de 40 % des ventes dans les Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine ou Grand Est. Un paradoxe que les ZFE (Zones à Faibles Émissions) commencent à bousculer… sauf qu’avec leur remise en cause dans plusieurs villes, l’avenir du diesel reste incertain.
Cette photographie inédite du parc d’occasion permet de mieux comprendre les aspirations et les contraintes des automobilistes français en 2025, à l’heure où la voiture reste un pilier de la mobilité… mais pas pour tout le monde de la même façon.