Michelin, la très bonne étoile de Fernando Alonso

Avec cette nouvelle victoire aux USA dans le cadre du WEC (Championnat du monde d’endurance), aux 1000 miles de Sebring, Fernando Alonso signe également un énième succès avec une voiture équipée en pneumatiques Michelin. Elément intéressant pour Bibendum, le champion espagnol n’a jamais remporté de course majeure ou de championnat avec des pneus d’une autre marque que celle de Clermont-Ferrand. Didier Laurent et L’Agenda Automobile vous en disent plus sur les relations entre le pilote espagnol et le manufacturier français, et vous font plonger par l’image dans l’ambiance si particulière du paddock de Sebring et chez Michelin.

Etre au bon moment au bon endroit fait certainement, aussi, partie de l’explication.
Alors qu’il a participé à 17 saisons de Formule 1, l’espagnol Fernando Alonso a remporté son premier Grand Prix au volant d’une Renault équipée de pneus Michelin, tout comme ses deux titres de champions du monde, en 2005 et en 2006.

Double Champion du monde F1 et vainqueur des 24H du Mans

« Les pneumatiques tiennent le coup sans problème, merci Michelin ! », s’était d’ailleurs extasié Alonso l’année de son premier titre. Sacré coup de pub pour le manufacturier français.
Ensuite, Alonso a gagné des courses avec d’autres marques – Bridgestone et Pirelli – Michelin ayant de toute façon quitté la Formule 1 fin 2006.
Lorsqu’il arrive en Endurance en 2018, Alonso retrouve Michelin et le chemin de la victoire.
Après plusieurs tentatives avortées, Toyota décroche même avec lui son premier succès aux 24 Heures du Mans.

Aujourd’hui, quasiment seul dans le championnat du monde d’Endurance, Michelin gagne systématiquement.
Mais il n’a pas toujours été en position de force et a parfois remporté des batailles à couteaux tirés.
Néanmoins, au cours des 21 dernières années, Michelin a gagné les 24 heures du Mans à…21 reprises, dont la dernière édition avec « son » champion.

Pascal Couasnon : « La gestion pneus  F1 et Endurance… »

Chez Michelin, l’hypothèse du manufacturier qui permet à un pilote de gagner existe dans le cas d’une stratégie de course bien pensée, mais dans le cas d’Alonso les propos sont nettement plus réservés :  » je ne sais pas si on lui porte chance » indique Pascal Couasnon, directeur de la ligne business « Expérience de mobilité » chez Michelin, une fonction qui englobe le sport automobile, « en revanche, ce que je peux dire c’est pour les pilotes, c’est que la gestion pneumatiques entre la Formule 1 d’aujourd’hui et l’Endurance est très différente. Dans un cas il s’agit de composer avec une usure censée faire le spectacle, et dans l’autre (en Endurance, Ndlr) nous nous battons au contraire pour que les performances soient maintenues à leur meilleur niveau le plus longtemps possibles.
« Ainsi, les pilotes peuvent exploiter toute la puissance des voitures plus longtemps, voire doubler les relais, ce qui peut simplement leur permettre de gagner une course. Nous avons plutôt cette approche, et peut-être que certains pilotes adhèrent à notre vision. »

Alonso se plaît en Endurance chez Toyota Gazoo Racing

Le Taureau des Asturies, son surnom en Espagne, semble se plaire en Endurance, et n’a jamais dit qu’il regrettait d’avoir quitté la Formule 1. Au contraire, alors que se tenait le premier Grand Prix de la saison, en Australie, le pilote Toyota a profité d’une interview donnée au site espagnol « El Confidential » pour passer un message.

« Je suis ici (à Sebring, Ndlr), il y a 200.000 personnes, des centaines de pilotes et d’écuries, 16.000 pneus dans le stock de Michelin… Ce week-end le centre du monde automobile est à Sebring (sous-entendu pas en Australie, Ndlr) et c’est là où je veux être. »

En améliorant à Sebring un record au tour vieux de dix ans et en remportant la course avec ses coéquipiers, le suisse Sébastien Buemi et le japonais Kazuki Nakajima, Fernando Alonso se dirige désormais tout droit vers un titre de champion du monde d’Endurance avec le Toyota Gazoo Racing.

La prochaine manche du championnat du monde d’Endurance aura lieu le 4 mai à Spa-Francorchamps, là où l’année dernière Fernando Alonso avait remporté sa première victoire en WEC, sur une Toyota TS050 Hybrid équipée de pneus Michelin…

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L’Agenda de l’Automobile
Photos : Didier Laurent et ADL

Slideshow ambiance & Michelin, Sebring 2019 by Agenda Automobile