Mondial de Paris : l’auto, la mode et… Studio Harcourt

Dans l’auto il y a Bentley et Aston Martin, dans la moto il y a MV-Agusta et Harley-Davidson, mais dans la photo il y a Studio Harcourt Paris ! Harcourt est présent jusqu’au dimanche 19 octobre à l’exposition « L’Automobile et la mode » du Mondial de Paris au Parc à la Porte de Versailles.

Auto et Hartcourt Mondial Paris 5

Les halls du Mondial de l’Auto de Paris recèlent toujours des surprises à ne plus savoir qu’en faire, tant les constructeurs ne cessent de nous étonner, avec des voitures « intelligentes »… Parce que les précédentes étaient stupides ?

Sérieusement, l’intelligence que nous aimons aussi au Mondial, c’est celle de l’exposition spéciale « L’Automobile et la mode » dont « La richesse » est même vantée par le président du Salon, Louis Schweitzer.

Si vous allez au Pavillon 8, vous pourrez y rêver longuement éveillé. Un brin chauvin, aux côtés de quelques Mercedes-Benz C111, Mini Paul Smith, Smart Fortwo Jeremy Scoot et autres Suzuki Swift Little Marcel pas piquées de vers, vous noterez que les Citroën DS19 et Gti Turbo, la Peugeot coupé 205 Gti et l’étude de style HX1, les Renault Nerva Grand Sport, 4L La Parisienne et le concept-car DeZir – dont l’Alpine 2016 héritera de l’ADN -, ont chacune apporté en leur temps une pierre à l’édifice de l’évolution du genre automobile.

Ce qui n’est pas pour déplaire à François Roudier, le directeur de la Communication du CCFA (ndlr : Comité des constructeurs français d’automobiles).

Au sommet de la maîtrise de la lumière

Surtout ne ratez rien des archives de l’INA (Institut national de l’audiovisuel) diffusées ici et là dans ce subtil mélange entre la chose automobile et la mode.

De la Ford T qui vous accueille dans son lumineux habit noir – dont une réplique moderne ferait sûrement un tabac – jusqu’au Studio Harcourt qui nous permet de découvrir une infime parcelle du mythique temple planétaire de la photo, sis au coeur du triangle d’or de Paris où, en huit décennies, le portrait a été hissé au rang d’art majeur au même titre que la peinture ou la sculpture, le design et la recherche.

Studio Harcourt, c’est une religion au sommet de la maîtrise de la lumière et de tirages où chaque ton de gris magnifie le noir et le blanc. Même si Harcourt s’est aussi mis à la couleur, sa présence au Mondial de l’Auto de Paris est une aubaine pour tous. Elle rappelle qu’une image vaut parfois mille mots et plus encore.

Et quelle ne fut pas notre surprise lorsque, conversant dans la galerie qui jouxte le studio éphémère de prise de vues du Salon, nous avons appris  que nous le faisions avec le président de Studio Harcourt, Francis Dagnan lui-même (et nullement protégé par une meute de body guards…). Nous avons passé M. Dagnan à la question, sous les regards black & white d’un Alain Prost, d’un Karl Lagerfeld et d’un Jean-Paul Gaultier sages comme des images.

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Francis Dagnan : le président est aussi un motard

Francis Dagnan 1SC: Francis Dagnan, à quand remonte le lien qui unit Studio Harcourt au monde de l’automobile ?

Francis Dagnan: « A l’origine de l’entreprise. Au début des années 30, Cosette Harcourt était passionnée de voitures de sport, comme Coco Chanel qui était de ses connaissances. En 1934, en collaboration avec Robert Ricci et les frères Lacroix, elle créait le Studio Harcourt Paris dont l’inspiration puise toujours dans les racines glamour du cinéma en noir et blanc. Nous avons immortalisé les plus grands du XXe siècle et nous continuons à le faire.

Mais nous élaborons aussi des portraits d’automobiles – Mercedes, BMW et DS entre autres – et d’objets que nous sublimons, même lorsque  c’est une cocotte-minute. Je vous en parle car notre portrait de la cocotte-minute Seb est l’une des photos désormais parmi les plus recherchées par les collectionneurs ! « 

SC: Pour parvenir à faire des « portraits d’automobiles et d’objets » comment travaillez-vous ?

F.D: « Nous discutons tout d’abord avec leurs concepteurs et designers. Ensuite, comme nous le faisons lorsque nous réalisons le portrait d’une personne, nous cherchons à saisir l’esprit de l’objet de la même manière que nous le faisons pour un être humain. Comprendre ce qu’il y a derrière les apparences nous aide à en capter l’âme. Nous faisons cela depuis toujours. L’automobile a toujours été l’un de nos centres d’intérêt, d’ailleurs nous avons même retrouvé des traces de portraits de Bugatti. Et nous avons actuellement un client qui nous a commandé le portrait de chacune de ses 62 Ferrari. La discrétion étant l’un de nos atouts, je ne vous dirai pas qui il est… »

SC: Pourquoi Sudio Harcourt Paris est-il présent au Mondial de l’Auto ?

F.D: « L’organisateur de l’exposition « L’Automobile et la mode » voulait faire le lien entre ces deux univers. Nos images figurent parmi ces liens, entre designers, constructeurs, couturiers et pilotes. Voilà pourquoi nous nous devions d’être présents. Il faut aussi savoir que Studio Harcourt Paris compte dix photographes sur un total de 27 collaborateurs car notre métier a évolué et s’est diversifié avec l’Univers Studio Harcourt (ndlr : ouvert à l’événementiel). Nous sommes installés au coeur du triangle d’or de la capitale et nous aimons autant aller à la rencontre des professionnels que du public. Ici nous faisons les deux et nous ne perdons pas de vue que notre vocation est de photographier chacun avec le même soin, les mêmes outils et les même techniques que lorsque nous réalisons les portraits de Jean Alesi, d’Alain Delon ou de César. Pour en faire des stars ! »

Lorsque nous vous aurons précisé que Francis Dagnan est motard nous vous aurons presque tout dit à son propos. Mais pour en savoir vraiment plus après avoir découvert les portraits Harcourt de cet article – hormis celui du boss, désolé – un dernier conseil, après votre visite au Mondial rendez-vous sur www.studio-harcourt.eu.

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Galerie Photos

 Texte et Photo de Francis Dagnan: Charles-Bernard Adreani

Crédit Photos: Harcourt