MotoGP : Johann Zarco ouvre la saison sur un coup d’éclat

Le coup d’envoi du championnat du monde de MOTOGP vient d’être donné à Doha, au Qatar. Après une tentative de coup d’éclat du français Johann Zarco, C’est finalement Vinales, providentiel poleman après l’annulation de la phase de qualifications, qui s’est imposé. C’est la seconde victoire de l’espagnol en MotoGP.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la moto rassemble de nombreux passionnés. Pas tellement au Qatar où le public potentiel ne répond pas forcément présent, mais plutôt dans les équipes, l’encadrement et la presse, richement représentée dans cette discipline de niveau mondial. Le MotoGP, tout comme les catégories Moto2 et Moto3, constituent une famille de plusieurs centaines de membres où tout le monde se connait et s’apprécie.

L’entreprise organisatrice du championnat est espagnole (Dorna) et ne répond pas aux règles de la FIA, ce qui explique que tout le monde soit plus ouvert, a moins la grosse tête et se montre plus amical.  La Dorna est bien entendu contrôlée par la FIM, qui lui laisse toute latitude dans son organisation du moment que les choses sont bien faites. Et elles le sont. Le championnat comporte 18 courses partout sur la planète, et se montre très suivi par de nombreuses télés, qui font le succès médiatique et financier de la discipline.

Au Qatar le MotoGP roule de nuit

Ou plutôt en fin de journée, mais le soleil se couche tôt dans cette région du monde, normalement ensoleillée et très chaude à toute époque de l’année. Il faut alors croire que c’est un réel manque de chance auquel ont dû faire face les organisateurs, car si la température douce était bien au rendez-vous, c’est un soleil voilé en journée, et une forte pluie accompagnée de vent qui ont ponctué ces trois jours de fête sur deux roues. A tel point que les qualifications du samedi ont dû être annulées (bien que la pluie se soit arrêtée, d’importantes flaques d’eau restaient formées sur la piste), et que le début de la course a été retardé de 45 min après une méchante averse le dimanche en fin de journée.

Le pneu est la clé du succès

Comme dans de nombreuses disciplines, le pneumatique apparait comme un élément capital, et plus encore sur sol mouillé. Revenu en 2016 après 7 ans d’absence, Michelin est aujourd’hui l’unique fournisseur des équipes MotoGP, alors que c’est Dunlop équipe les catégories Moto2 et Moto3.

« Les pilotes du MotoGP ont à leur disposition six sortes de gommes, indique Nicolas Goubert, le directeur technique de Michelin Motorsport : trois pour sols secs (Michelin Power Slick), et trois pour sols humides (Michelin Power Rain, Ndlr). Ces gommes, de dureté variable, répondent principalement aux exigences des tracés des circuits et à la température extérieure (plus il fait frais et plus la gomme choisie doit être tendre, Ndlr). Nous amenons 1 200 pneus sur chaque Grand Prix, lesquels sont tous bi-gomme. Il ne faut pas oublier que les pilotes nous confient leur sécurité, et que la surface d’un pneu en contact avec la route ne dépasse pas la taille d’une carte de crédit… »

Michelin utilise deux gommes par pneu, lesquelles se répartissent de manière variable sur la bande de roulement et des flancs, en fonction du nombre de virages à droite et à gauche. Pour analyser les données et recueillir des enseignements qui serviront plus tard au développement des pneus de série, le manufacturier clermontois envoie sur chaque Grand Prix un développeur et un chimiste. Pour les Grand Prix moto, le pneu est un élément sécuritaire encore plus important qu’en voiture.

35 à 45 minutes de course selon les circuits

Les course de MotoGP ne durent pas longtemps mais sont très intenses. Les bagarres entre les pilotes sont nombreuses et animées, et si certains se détachent, comme Rossi, Pedrosa, Lorenzo ou Marquez, ils sont souvent chahutés par des petits nouveaux hyper motivés. Au Qatar, le début de course a d’ailleurs été animé par le français Johann Zarco, nouvelle star du Moto GP qui participait à son premier Grand Prix, qui a doublé plusieurs concurrents avant de s’installer en tête de la course.

Malheureusement, il commettra une petite erreur six tours plus tard et chutera dans le virage numéro. Mais il a fait forte impression, et il fera à coup sûr à nouveau parler de lui cette saison. Au final c’est une autre étoile montante, Maverick Vinales (Yamaha), l’un des 11 espagnols (sur 23 engagés) présent en MotoGP, qui s’est imposé devant Andrea Dovizioso (Ducati) et la superstar Valentino Rossi (Yamaha), qui dispose de toute évidence d’un statut à part dans le monde de la moto, au regard des attentions et des sollicitations qui lui ont adressées.

On retiendra que le MotoGP est une discipline à taille humaine malgré les « pilotes-icones » qui y gravitent, que l’organisation est excellente et que la vie des journalistes est réellement facilitée par le service communication. On peut aisément se faire conduite en bord de piste pour voir les motos de près et se rendre compte du niveau de performance incroyable des pilotes et de leur machine, fortes de 260 ch pour 1 000 cm3 et 157 kg. Une vraie bonne expérience, que nous espérons renouveler dans la saison, cette fois avec de bons bouchons d’oreille…

Didier LAURENT
Photos : Max MALKA

Diaporama MotoGP au Qatar à Doha