6 Heures du circuit des Amériques WEC : Porsche engrange, Toyota résiste…

L’écurie allemande vient une nouvelle fois de placer ses Porsche 919 Hybrid sur les deux plus hautes marches du podium. Toyota et ses TS050 Hybrid a mieux résisté qu’à Mexico, mais ne peut que s’octroyer les 3ème et 4ème places.

L’avenir du WEC

C’était la quatrième –et dernière- fois que le championnat du monde d’Endurance faisait escale à Austin, Texas. D’une part les spectateurs n’ont jamais été au rendez-vous (ils préfèrent les disciplines américaines ou la Formule 1 à condition qu’il y ait un concert en même temps), et d’une autre les organisateurs du WEC ont déjà posé la première pierre d’un nouveau calendrier qui exclut la manche texane mais aussi Barheïn, tout en jetant les bases d’un règlement technique revu en profondeur. Il s’agit d’offrir aux concurrents et prospects la possibilité de courir pour moins cher, suite au départ effectif d’Audi et bientôt celui de Porsche. Car aujourd’hui, même si la direction du championnat assure que la catégorie reine, la LM P1, sera bien fournie la saison prochaine, aucune écurie n’a officiellement manifesté son intérêt pour y entrer. Même Toyota, seul potentiel engagé en hybride, donnera sa réponse en octobre.

Bataille et arrangements sur la piste

Alors, à Austin, à trois courses de la fin du championnat, on se fait plaisir sur la piste. D’abord en qualifications, où les Toyota se sont positionnées juste derrière des Porsche intouchables, puis en course avec des stratégies pneus qui ont pimenté les premiers relais. Comme toujours au Texas, la chaleur dans l’air comme sur la piste était élevée. A tel point que la direction de course a limité le temps de pilotage continu à 80 minutes par pilote. Une mesure exceptionnelle dans la saison, et qui avait d’ailleurs vu le jour après la course américaine de 2016, laquelle s’était déroulée dans des conditions similaires.

Ayant réalisé un départ impeccable, les deux Porsche ont d’abord conservé la tête. Mais les Toyota, qui avaient été larguées dès les premiers tours lors de la course de Mexico, début septembre, sont davantage restées au contact. Mieux, elles ont pris le commandement de l’épreuve après le premier relais, estimant que les pneumatiques, des Michelin à gomme dure, tiendraient le choc un relais de plus avant d’être remplacés. Mais c’était sans compter sur le fait que Porsche ferait de même un peu plus tard, ayant en outre chaussé des nouveaux Michelin à gomme « Hard+ », spécialement développés pour les fortes chaleurs et les sols abrasifs. C’est alors ainsi que les Porsche ont repris le dessus à la mi-course avant de prendre le large, notamment avec la 919 n°1 de Jani-Lotterer-Tandy.

 

A noter que l’argentin José María López, à bord de la Toyota n°7, s’est battu comme un lion et a offert au public une belle passe d’armes avec les allemands. Mais ces derniers ont fini par gagner la bataille. Le dernier tiers de la course est restée nettement à l’avantage des 919 Hybrid, sans que jamais une Toyota puisse reprendre l’ascendant. Avec ce nouveau doublé, Porsche remporte ainsi sa 4ème course d’affilée et se dirige vers le titre de champion du monde.

Possédant déjà une large avance au championnat, les dirigeants de l’écurie auraient alors pu se passer des consignes d’équipe permettant à la n°2, devant en nombre de points mais derrière sur la piste ce week-end, de se voir offrir la victoire par la voiture sœur. C’est insultant pour les pilotes, et inutile dans le cas présent. Nick Tandy, au volant de la n°1 lorsqu’il a reçu l’ordre de se laisser passer la n°2, ne s’est d’ailleurs pas gêné pour le faire ostensiblement afin que tout le monde comprenne…

Alpine et Ferrari victorieux par ailleurs

Heureusement, la catégorie LMP2 réservait de meilleures surprises sur le plan sportif. Après avoir réalisé un week-end sans faute (pole position et victoire avec la manière) l’Alpine-Signatech du trio Lapierre-Menezes-Negrão a fait forte impression. Certes challengée par les deux Vaillante Rebellion qui ont elles aussi fait du bon boulot le week-end dernier, l’écurie française a fait valoir sa constante et ses performances. En LM GTE Pro, après de belles bagarres en piste et quelques frottements, c’est finalement la Ferrari 488 du team AF Corse qui s’empare de la victoire, devant une Porsche 911 et une autre Ferrari.

Les concurrents du championnat du monde d’Endurance se retrouveront le 15 octobre sur le circuit de Fuji (Japon) pour une nouvelle course de 6 heures. Toyota aura à cœur de gagner sur ses terres mais aujourd’hui son destin au classement général ne lui appartient plus. Il lui faudra non seulement gagner mais aussi que Porsche fasse un mauvais résultat, ce qui semble difficile pour ne pas dire impossible.

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Didier LAURENT
Photos : Max MALKA

Galerie photos WEC Austin de l’Agenda Automobile