WRC: Ogier balaye et Latvala brille au Rallye du Mexique

Avec des spéciales complètement folles, passant parfois à plus de 2 700 m d’altitude, le « Rally Guanajuato Mexico 2016 » a tenu toutes ses promesses en termes de spectacle. Mais l’intérêt sportif du règlement reste critiqué, notamment par les pilotes de pointe.

LATVALA

Il faut bien que quelqu’un commence, ouvre la piste. Et si des voitures 000, 00 et même 0 passent d’abord dans les spéciales pour vérifier que tout va bien, elles ne passent pas assez vite pour chasser les graviers de surface qui font perdre du temps aux premières voitures de course qui passent. Ce fut le cas de Sébastien Ogier, qui a balayé tout le week-end devant les autres concurrents et qui n’a jamais été en position de gagner le rallye, malgré sa supériorité avérée en termes de pilotage. Mais finir second reste un merveilleux résultat compte tenu des conditions et de la casse qu’il y a eu à l’arrière. AUTOMOBILE: WRC MEXICO - WRC - 03/03/2016Thierry Neuville, qui est sorti deux fois le week-end dernier, ne dira pas le contraire.

Le grand gagnant au Mexique fut donc Jari-Matti Latvala, qui dispose de la même voiture qu’Ogier, mais qui a profité pleinement de sa position de départ (8ème) afin d’exploiter avec talent une piste nettoyée par les précédents concurrents. Si cette particularité a rebattu les cartes, d’autres éléments sont à prendre en compte, comme par exemple l’altitude, qui prive les moteurs des WRC de 10 % de puissance à chaque palier de 1 000 m d’altitude franchit.

Le camp de base de Leon étant à 1 800 m et certaines spéciales flirtant avec les 3 000 d’altitude, cela indique que chaque petite erreur de pilotage peut se payer cash, le retour à la bonne vitesse étant alors plus long.

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Le casse-tête des pneumatiques

AUTOMOBILE: WRC MEXICO - WRC - 03/03/2016Michelin mettait à disposition des top teams du WRC deux sortes de pneus. Des LTX Force H4 à gomme dure et des S4 à gomme tendre. Les premiers sont destinés aux températures chaudes, les seconds au froid et aux sols d’adhérence précaire.

AUTOMOBILE: WRC MEXICO - WRC - 03/03/2016Seulement voilà : dans cette région du Mexique, il fait soleil et frais le matin et très chaud dans la journée, avec de fortes variations en fonction de l’altitude… et un pneu qui pourrait paraître optimal en début de spéciale ne sera pas forcément le plus performant par la suite.

Les pilotes ont donc passé beaucoup de temps à échanger avec les conseillers techniques d’écurie que Michelin dédit à chaque team.

Le pilote reste souverain dans ses choix mais le CTE s’avère souvent être une voix apaisante et pleine de bon sens lorsqu’il s’agit de limiter les risques ou au contraire conforter un pilote dans un choix a priori hasardeux…

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Latvala, de bout en bout ou presque

AUTOMOBILE: WRC MEXICO - WRC - 03/03/2016A partir de la spéciale n°4 (El Chocolate), longue de 54,21 km, le Finlandais prendra la tête du rallye et ne la lâchera plus. Le règlement stipulant, hormis pour la power stage, que l’ordre de départ des spéciales doit être celui du championnat du monde, Ogier s’est retrouvé « ouvreur » de l’ensemble des spéciales, même lorsqu’il n’était pas en tête du rallye.

Une particularité qu’il dénonce à chaque manche ou presque et qui était gommée la saison passée par le fait que les concurrents ayant abandonné mais repartis en rallye 2 partaient devant. Mais ce point de règlement a été modifié, s’agissant certainement d’atténuer l’écart de performance entre Ogier et les autres… Le WRC devra tout de même trouver des solutions –mais aussi des pilotes de meilleur niveau pour concurrencer le roi Ogier- afin de solutionner ce problème.

Une épreuve appréciée du public

AUTOMOBILE: WRC MEXICO - WRC - 03/03/2016Les Mexicains adorent le sport automobile et le font savoir. Ils étaient par milliers au bord des spéciales, hurlant à chaque passage d’une voiture. Partout, des fêtes étaient organisées en l’honneur du rallye et il convient de reconnaître que l’ambiance était ici meilleure que partout ailleurs dans la saison.

En revanche le parc d’assistance, théâtre de nombreuses animations, nous a semblé moins fréquenté que l’année dernière.

La faute aux nombreuses structures sponsorisées installées au cœur des spéciales et qui retiennent les spectateurs sur place ?

Texte: Didier Laurent

Crédit Photos: Media event de Michelin

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