WRC Rallye d’Argentine : Victoire de Thierry Neuville pour 0,7 seconde  !

 

Au cours du Rallye d’Argentine (WRC), alors qu’il était devancé de plus d’une minute le vendredi soir, l’équipage belge composé de Thierry Neuville et de Nicolas Gilsoul a effectué un gros travail pour remonter sur Elfyn Evans, avant de l’emporter à la dernière seconde !

Avec seulement 26 engagés, le rallye d’Argentine n’était pas une grande édition. Mais c’était la première fois cette saison que les pilotes s’affrontaient sur une surface en terre avec des voitures disposant de toute leur puissance, le rallye du Mexique s’étant déroulé en altitude…

Une première journée pleine de surprises

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la première journée, le vendredi, a été pleine de surprises !

Dès la première spéciale, Sébastien Ogier (photo ci-contre) rate un croisement et percute un talus, Hanninen (Toyota) perd 45 secondes suite à des problèmes de puissance moteur et Paddon (Hyundai) part en tonneaux. Ensuite c’est Dani Sordo (Hyundai) qui part à la faute, alors que Thierry Neuville rencontre des soucis avec son amortisseur avant droit.

Dans la troisième spéciale, c’est Kris Meeke qui tape et endommage fortement sa voiture. Craig Breen, son coéquipier qui a endommagé sa boîte de vitesses un peu plus tôt s’arrête pour lui porter secours. Les deux voitures abandonnent, pour tenter de repartir le lendemain. Mais Breen ne repartira que le dimanche suite à une fuite d’huile trop importante après réparation et Meeke sortira à nouveau de la route à pleine vitesse, faisant 10 tonneaux. Ce n’était décidément pas le week-end de Citroën Racing…

Le vendredi soir, après qu’Elfyn Evans (M-Sport) se soit attribué la quasi-totalité des chronos du jour, il avait déjà plus d’une minute d’avance sur Mads Ostberg (M-Sport) et Thierry Neuville.

Un bon samedi pour Neuville

Alors que l’on pensait la victoire facile pour Evans, avantagé par des pneus D-Mack plus souples que les Michelin, la journée du samedi a été compliquée pour le jeune pilote gallois. Après avoir crevé deux fois en trois spéciales, il pointait encore avec plus de 44 secondes d’avance à la mi-journée. Mais en perdant à nouveau plus de 30 secondes dans les spéciales 14 et 15, il a permis à Thierry Neuville se revenir à seulement 11 secondes. Dès lors, les chances d’Evans s’amenuisaient dangereusement.

Les pneus en question

Alors que l’ensemble du plateau ou presque roule en Michelin, Elfyn Evans est quant à lui le seul du WRC à utiliser des pneus D-Mack, un manufacturier britannique peu connu du grand public mais présent en WRC depuis 2011. Or, il s’avère qu’au cours de certains rallyes sur terre, les pilotes qui roulent en D-Mack arrivent momentanément à faire de l’ombre au géant auvergnat. Cela a été le cas d’Ott Tanak au Rallye de Pologne la saison passée, ou d’Elfyn Evans, ici en Argentine. Michelin aurait-il trouvé son maître ?

« En début d’année, chaque manufacturier dépose à la FIA le modèle de pneu qu’il va proposer à ses partenaires pour la saison », indique Jacques Morelli, le manager de Michelin en WRC. « Au regard des différentes typologies de terre auxquelles nous devons faire face, chacun choisit d’orienter ses développements pour répondre aux enjeux, avec la difficulté de devoir mettre au point un pneu qui sera le plus à l’aise possible sur des terrains aux typologies parfois radicalement opposées. Nos ingénieurs ont mis au point un pneu au spectre de performance très large (le Michelin LTX Force, Ndlr) mais certains de nos concurrents choisissent d’orienter le développement de leurs pneus pour tenter de surperformer sur certains rallyes. Nous pensons que c’est pour cette raison que nous sommes davantage challengés (sur une partie du rallye) ici en Argentine, mais d’un autre côté le fait que nous soyons invaincus en WRC depuis en 2011, date de notre retour dans la discipline, démontre que notre choix a pour le moment été le bon. »

Bien entendu, le pneu ne fait pas tout. Mais sur un rallye où le roi Ogier n’est pas dans le coup et que d’autres pilotes de haut niveau rencontrent des problèmes, cela peut permettre à un challenger comme Elfyn Evans de tirer son épingle du jeu.

Un dimanche matin déterminant

Dans la première spéciale du jour, Neuville récupère d’abord 2,5 secondes sur Evans. Seulement 9 secondes séparent les deux hommes « On a su garder le rythme alors que le sol était assez glissant, et je pense que Evans avait des pneus plus adaptés que nous à ce genre de terrain. De ce fait, je suis content de notre résultat, et on va continuer de pousser » confiait le pilote belge à la radio du WRC.

Evans se plaignait quant à lui un problème de pédale de frein : « pendant la moitié de la spéciale, je l’enfonçais jusqu’au fond pour pouvoir ralentir, puis c’est revenu petit à petit, comme par miracle. Je vais devoir regarder cela de plus près avant le départ de la prochaine spéciale. »

Dans le second chrono du jour, Neuville sort le grand jeu et reprend cette fois 8,4 s à Evans. Après plus de 300 km de course en 17 spéciales, Elfyn Evans et Thierry Neuville se retrouvent au départ de la power stage séparés de seulement 0,6 sec. Le rallye est vraiment une discipline incroyable. Auteur d’un temps canon, Neuville, parti avant-dernier, est le vainqueur provisoire. Mais Elfyn Evans se déchaine et, au premier intermédiaire, mène la danse avec 3,1 s d’avance. Mais, à moins de 5 km de l’arrivée, il fait une embardée en rentrant sur un pont et frotte le côté de sa voiture. Rien de grave, mais un fait suffisant pour le retarder. Il passe la ligne d’arrivée avec 1,3 s de retard sur Neuville, lequel remporte le rallye pour seulement 0,7 s. Ott Tänak complète le podium, Sébastien Ogier est quatrième.
La prochaine manche du championnat du monde des rallyes aura lieu au Portugal, du 18 au 21 mai prochains.
Classements par course et détails sur le championnat sur www.wrc.com

Galerie photo WRC Rallye d’Argentine 2017