Xiaomi vise le marché européen pour 2027

Xiaomi est le troisième constructeur mondial de smartphones, mais depuis décembre 2023, il construit aussi des véhicules électriques. L’engouement en Chine est tel que la firme vise évidemment le marché européen d’ici 2027.

Texte : Gaël Angleviel / Images : Xiaomi Mi

Le Chinois Xiaomi veut se faire une place en Europe

Tout va très vite en Chine, notamment sur le marché de la voiture électrique. L’Empire du Milieu possède une capacité de production et un marché bien plus porteur (dû à une population excédant le milliard d’habitants) que l’Europe. En à peine quelques mois, Xiaomi est devenu un acteur majeur et incontournable qu’il faut surveiller de près. Et les ambitions de la marque ne vont pas se limiter au continent asiatique. Xiaomi vise l’Europe pour 2027, après avoir gagné du terrain avec ses voitures électriques en Chine. L’entreprise prévoit d’y vendre son premier modèle et d’affronter ensuite Tesla et BYD sur la scène mondiale.

Le président Lu Weibing a détaillé ses ambitions après une hausse de 31 % du chiffre d’affaires trimestriel. Cette croissance repose sur le lancement réussi d’un deuxième modèle électrique cet été, qui compense le ralentissement de son activité des smartphones. Jusqu’ici, Xiaomi avait annoncé vouloir s’internationaliser sans cibler un marché précis. Mais l’Europe, déjà convoitée par BYD, attire grâce à son potentiel et aux incitations des gouvernements locaux. Le SUV YU7, dévoilé fin juin par le cofondateur Lei Jun, rencontre une demande particulièrement forte. Il soutient un pari de 10 milliards de dollars sur un marché électrique en pleine expansion mais déjà très compétitif.

Quand la firme se permet de recommander Tesla…

Ce nouveau SUV, UY7 est si prometteur qu’il a réussi un tour de force à rendre jaloux les constructeurs européens. Près de 240 000 demandes en à peine 18 heures après l’annonce de l’ouverture des commandes. Le constructeur a déjà gagné son pari, mais cela le met aussitôt en difficulté. Les délais de livraison dépassent désormais un an, et le président de Xiaomi a réagi. Ce dernier s’excuse du délai désormais si long pour obtenir son véhicule et se permet même l’impensable : il recommande aux futurs clients d’acheter une Tesla. Inimaginable chez n’importe quel autre constructeur, mais les Chinois ont reçu un telle confiance qu’ils se sont permis cette petite sortie médiatique.

Le chiffre d’affaires du trimestre s’est établi à 16,2 milliards de dollars, soit au-delà de leurs estimations. Ils ont réussi cette performance grâce aux 81 302 voitures livrées et 157 000 au premier semestre. Ainsi, Xiaomi est en bonne voie pour dépasser ses objectifs annuels. En revanche, les smartphones, son activité historique, chutent de 2,1 % et restent en dessous des estimations. Le PDG Lu admet que la croissance restera limitée pour ce secteur en 2025. Il fixe toutefois un objectif clair : gagner 1 % de parts de marché chaque année en Chine.

La valeur boursière de Xiaomi a bondi de 120 milliards de dollars en un an. Son offensive dans l’électrique lui permet de rivaliser avec des acteurs plus grands et expérimentés. Le groupe a aussi surmonté la polémique de l’accident mortel impliquant une berline SU7 en mars. Cela avait relancé le débat sur l’Autopilot et les technologies d’assistance avancée. Par ailleurs, Pékin a tenté en juin de stopper la guerre des prix qui plombe les marges. Xiaomi s’en est tenu à l’écart, la forte demande pour ses modèles lui évitant d’offrir des rabais massifs.

Rester compétitif et emmener ce modèle en Europe

Le YU7 représente déjà un immense carton des ventes sur ses terres natales. En comparaison, cela représente presque les 265 400 véhicules vendus par Tesla en Chine au premier semestre. Le premier modèle électrique de Xiaomi, le SU7, avait déjà fortement impacté les ventes de la Tesla Model 3 sur ce même marché. Désormais, le YU7 arrive en ciblant directement le Model Y. Souvent surnommé « l’Apple de Chine », Xiaomi signe un début impressionnant sur le plus grand marché mondial de l’électrique.

Le YU7 « Standard » d’entrée de gamme débute à 35 300 $ (30 400 €) et offre 835 km d’autonomie. En comparaison, le Tesla Model Y RWD de base coûte 36 700 $ (31 600 €) pour 593 km CLTC (China Light Duty Vehicle Test Cycle). Le SUV de Xiaomi repose aussi sur une architecture 800V, permettant une recharge à 80 % en seulement 13 minutes. Le Model Y, basé sur une architecture 400V, met 18 minutes pour passer de 20 à 80 %. Conçu pour les acheteurs chinois, le YU7 intègre notamment un écran central de 16,1 pouces et un affichage tête haute de 56 pouces. Avec son autonomie étendue, sa recharge rapide et son intérieur premium richement doté, le YU7 séduit massivement les acheteurs chinois.

La vague des constructeurs chinois arrivent en Europe, comme BYD et Leapmotor, entre autres. Xiaomi ne compte pas prendre de retard et espère pouvoir imposer ses modèles. En revanche, les tarifs avantageux de ses modèles subiront très certainement une légère hausse. Il faudra que chaque modèle passe l’homologation pour l’Europe, en adaptant les impératifs des sécurités embarquées. Mais la concurrence a toujours du bon pour pousser les constructeurs à surenchérir sur la guerre des tarifs.

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