24 Heures du Mans : doublé Toyota, Glickenhaus sur le podium

Comme prévu, les Toyota GR-010 Hybrid n°8 et n°7 ont passé la ligne d’arrivée aux première et deuxième places. Elles devancent la Glickenhaus n°709, solide mais pas assez performante pour suivre les bolides japonais. 

On prend les mêmes et on recommence. En attendant que le monde de l’Endurance retrouve suffisamment d’acteurs pour relancer une véritable compétition, les équipes de Toyota se sont baladées lors de cette 90ème édition des 24 Heures du Mans. Taxées d’avoir caché leurs véritables performances, elles ont en plus bénéficié d’une BOP (Balance of Performance, censée équilibrer les capacités des machines) tout à fait favorable au regard d’Alpine ou de Glickenhaus. Il faut dire que ces derniers disposent de machines moins performances, et non hybrides.

Mais si l’écurie française Alpine a en outre raté sa course (départ médiocre, ennuis techniques pendant la nuit), le team de l’acteur américain James Glickenhaus s’est mieux défendu face aux deux trios japonais. A plusieurs reprises, on a cru au coup de théâtre, et notamment peu avant 8 heures du matin quand la Toyota n°7 (Mike Conway, Kamui Kobayashi et José Maria Lopez), alors en tête, s’est immobilisée sur le côté de la piste suite à un problème électrique. Mais elle ne perdra au final que trois minutes, au bénéfice de la voiture sœur qui prendra le relais. A cinq heures de l’arrivée, la n°8 (Sébastien Buemi, Brendon Hartley, Ryo Hirakawa) possédait près de trois minutes d’avance sur la n°7, et 4 tours, soit près de 15 minutes sur la Glickenhaus n°709 (Ryan Briscoe, Richard Westbrook et Franck Mailleux). Autant dire que pour les deux Toyota il s’agissait simplement de rester en piste et de ne pas tomber en panne pour finir le boulot. Le bon travail de l’équipage de la 709 permet aussi de souligner qu’un pilote français (Franck Mailleux), est monté sur le podium du classement général.

LMP2 : Jota ultra dominant

Dans cette catégorie, la seule à être équipée par Goodyear (contre Michelin pour toutes les autres voitures), la Jota n°38 (Gonzales, Da Costa, Stevens) a mené la danse pendant… La totalité de la course. Intouchable écurie, dont la voiture sœur, partie sur une stratégie de ravitaillement décalée (la n°28 de Rasmussen, Jones et Abeirden) a terminé au troisième rang. Même après avoir été bloquée dans la pitlane suite à la sortie de piste d’une autre LMP2, elle est parvenue à conserver la tête de la catégorie (et la 4ème place au général). En réalité, la seule écurie en mesure de menacer les Jota fut la Prema n°9, confiée à Kubica, Deletraz et Colombo.

La Jota n°38 remporte la catégorie LMP2

L’écurie italienne termine en seconde position après une course solide. La matinée du dimanche sera assez animée dans la catégorie, avec de nombreuses sorties de pistes, des erreurs de pilotage et des accrochages. A noter que le champion du monde des rallyes WRC Sébastien Ogier participait pour la première fois aux 24 Heures du Mans, au volant d’une voiture du Richard Mille Racing. Partageant son volant avec la jeune Lilou Wadoux et l’expérimenté Charles Milesi, le gapençais termine en 9ème position. Est-ce que ce sera assez pour le convaincre de continuer la saison ? A Sebring, il nous avait confié qu’il déciderait de la suite après Le Mans, mais que le plaisir n’était pas encore au rendez-vous. Et maintenant ?

Catégorie GTE Pro : victoire de Porsche  

Dans cette catégorie, la bagarre a tourné autour de deux Corvette, trois Ferrari et deux Porsche. Et il y a eu du grabuge. D’abord du côté de la Porsche n°92 alors pilotée par Michael Christensen dans les premières heures de la matinée, et qui a enchainé les freinages douloureux pour les pneus au point de provoquer un délaminage de la bande de roulement. A force de retarder ses freinages pour gagner du temps, le pilote danois a généré un plat sur son pneu avant droit. Après un passage par un bac à graviers, une longue ligne droite au-dessus de 300 km/h a causé la « casse » du pneu alors fragilisé. S’en est suivie l’expulsion du bouclier avant par les morceaux de gomme projetés, et la mise au ralenti de la voiture. C’est alors que la Corvette n°64 s’est emparée de la tête de la course, jusqu’à ce que l’Oreca 07 n°83 d’AF Corse, alors pilotée par le français François Perrodo, ne soit envoyée au tapis suite à une mauvaise manoeuvre. C’est alors que la tête est revenue à la Ferrari 488 GTE n°51, mais c’est finalement la Porsche 911 RSR 19 n°92 pilotée par Gianmaria Bruni, Richard Lietz et Frédéric Makowiecki qui s’est imposée. Elle devance deux Ferrari de l’écurie AF Corse : La n°51 confiée à Alessandro Pier Guidi, James Calado et Daniel Serra, suivie de la n°52, pilotée par Miguel Molina, Antonio Fuoco et Davide Rigon.

Porsche 911 RSR 19, victorieuse aux mains du Gianmaria Bruni, Richard Lietz et Frédéric Makowiecki

En LM GTE Am, c’est l’Aston Martin Vantage AMR n°33 de TF Sport (Ben Keating, Henrique Chaves, Marco Sorensen) qui monte sur la première marche du podium. Juste derrière elle, on trouve la Porsche 911 RSR 19 n°79 du Weathertech Racing (Cooper Mac Neil, Julien Andlauer, Thomas Merrill), puis l’Aston Martin Vantage AMR n°98 (Northwest AMR), celle de Paul Dalla Lana, David Pittard, et Nicki Thiim. 

Aston Martin Vantage n°33 de TF Sport

Des pneus développés exclusivement en numérique

Au Mans, les Hypercar et les GT ont un point commun : elles utilisent toutes des pneus Michelin, lesquels ont été exclusivement développés sur ordinateur ! Ces derniers n’avaient jamais été testés physiquement avant d’être montés sur des voitures de course, au début de la saison 2021. D’habitude, les tests de pneus en cours de développement demandent la mobilisation de nombreuses ressources humaines, logistiques et matérielles. La puissance numérique de Michelin
a alors permis d’éviter ces phases de mise au point. Pas de pneus d’essais à fabriquer, c’est beaucoup d’énergie, de matériaux, de temps et de ressources en tous genres économisés. Il s’agit là d’un bénéfice « Tout Durable » qui s’inscrit dans la politique environnementale du manufacturier clermontois.

La prochaine manche du Championnat du Monde FIA-WEC se déroulera le 10 juillet prochain sur le circuit de Monza (Italie)