Bref, j’ai acheté une voiture d’occasion à un garage en Espagne
Après avoir acheté une voiture d’occasion en Italie, j’ai poursuivi l’aventure, mais cette fois en direction de nos voisins de la péninsule ibérique. Voici comment cela s’est passé et les conseils que je peux vous donner. Si vous souhaitez compléter cet article, je vous invite à utiliser la rubrique « commentaires » en fin d’article.
Les sites pour choisir
De nombreuses heures de recherches ont été nécessaires pour trouver LA perle rare qui allait pouvoir prendre place dans le garage. Pour cela, le site Autoscout24 a été mis à contribution. Mais ce ne fut pas le seul. Voici une sélection, non exhaustive, des sites utilisés :
-milanuncios : très complet, il remonte beaucoup d’annonces, mais certaines se sont révélées être des escroqueries comme cette 206 CC noire, de 2006 et 4 000 kilomètres, annoncée à 1 800 euros. Pour en savoir plus, j’ai pris contact avec le vendeur dont voici la réponse (traduite de l’espagnol) : « la voiture est actuellement en France (ça tombe bien NDLR). Nous la confions à un transporteur qui vous la livre chez vous. Vous pouvez l’essayer pendant 7 jours et si cela ne vous convient pas, il revient la prendre et on vous rend votre argent« . C’est bon de rire parfois…
-segundamano, le « Le bon coin » espagnol, n’est pas aussi fourni que son cousin français. mais l’application iphone est bien faite.
– Le parking.fr et Mitula cherchent à travers toute l’Europe sur de nombreux sites de petites annonces.
Au final, c’est sur Autoscout24 que j’ai trouvé mon bonheur. Le système d’alerte gratuit est très pratique.
Contrairement à mon expérience italienne, nos amis espagnols ont presque tous répondu à mes demandes de renseignements par mail, traduites par google. Malgré un niveau scolaire, j’ai réussi à me faire comprendre par téléphone (enfin je crois…)
Avant l’achat
En Espagne, une voiture dispose de deux documents :
Le permiso de circulation : il identifie le propriétaire et la voiture.
La ficha tecnica : on y trouve des données comme les contrôles techniques (y compris les refus) ou les éventuelles modifications apportées à la voiture.
Sans ces deux documents originaux, ne pensez même pas à vous rendre à la préfecture en France pour immatriculer votre nouveau jouet. Le vendeur peut vous envoyer des copies par mail et il faut vérifier :
– que les numéros de châssis sont identiques sur les deux documents
– que la voiture est à jour de son contrôle technique. Cela vous fera gagner du temps et de l’argent en France s’il a moins de 6 mois car il sera accepté par la préfecture et vous ne devrez pas en repasser un.
– s’il apparaît que la voiture a été recalée par le passé (cela reste inscrit sur la ficha tecnica, voir plus haut) posez-vous des questions et demandez pourquoi au vendeur qui devra vous donner les bonnes explications. Il se peut que cela ne soit du qu’à une taille de pneu non homologuée par le constructeur. Mais cela peut être pire.
– tapez le numéro de série sur internet : certains sites comme vindecoder.net vous donnerons la marque, le modèle, la couleur et la liste des équipements. Cela doit correspondre… sinon fuyez.
– tapez le nom du vendeur qui apparaît sur le permiso de circulation ou du garage pour vérifier qu’il a pignon sur rue. Recherchez son numéro d’identification et vérifiez qu’il a un numéro de TVA intracommunautaire, car cela peut poser un problème au moment d’obtenir un quitus fiscal. Ce qui est anormal car nous sommes en présence d’une voiture d’occasion non soumise à la TVA et que si vous l’aviez achetée à un particulier, on ne vous embêterait pas avec cela.
– vous pouvez essayer de passer à la préfecture et demander si, à partir du numéro de série, elle n’apparaît pas volée. Mais il n’est pas sûr que l’on puisse répondre favorablement à votre demande.
– demandez au vendeur un certificat de situation pour vous assurer que la voiture n’est pas gagée ou bloquée par des PV non payés.
– faites une simulation pour obtenir un COC : si la case K du permiso est remplie, vous économiserez entre 100 et 150 euros.
– enfin, passez chez votre concessionnaire pour avoir un relevé d’informations sur la voiture histoire de vous assurer que la copie du carnet d’entretien correspond bien à ce que vous dira la personne de la concession.
Si à ce stade tout vous parait en ordre, il ne reste plus qu’à aller chercher la voiture. De nombreux vols low-cost peuvent vous permettre de réduire fortement les coûts et, dans mon cas, le garage a accepté de venir me récupérer à l’aéroport, pourtant situé à 40 kilomètres.
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Sur place
Ca y est, tout est bon, le garage vous a rassuré et vous décidez d’aller voir de plus près la belle.
Comme pour l’achat en Italie, la notion de voiture en parfait état ne doit pas être la même que la mienne… En effet, une fois arrivée sur place, quelques petits détails vous sont révélés : un bas de caisse et une console centrale rayés, une bosse sur la portière, un rétroviseur électrochrome mort, un chargeur de CD capricieux et une révision à faire. Rien de grave, mais on aimerait le savoir avant de sauter dans l’avion. C’est l’occasion de négocier. Mais ce n’est pas facile car quand vous êtes devant la voiture, le vendeur se dit que vous n’avez pas fait tout ce voyage pour rien et que ces détails ne devraient pas faire rater la vente.
Il est temps de vérifier que les papiers originaux correspondent bien à ceux envoyés par mail… et que le carnet d’entretien est bien rempli.
Un essai s’impose pour vérifier que tout fonctionne et un passage sur le pont aussi. Si le vendeur vous le refuse, vous pouvez devenir suspicieux…
Le professionnel doit vous remettre une facture d’achat avec son tampon de préférence (mais ce n’est pas une obligation) et un contrat de vente qui précisent le montant, la date, le modèle, la marque et le numéro de série de la voiture. Pour un particulier, il vous faut un certificat de cession espagnol et non pas un document français. Mais rien ne vous empêche de faire aussi remplir le Cerfa n°13754*02. Idéalement, un contrat de vente en espagnol peut accompagner le tout mais il sera alors peut-être nécessaire de le faire traduire par un traducteur agréé. Mais toutes les préfectures ne le demandent pas.
Quand tout est ok, il ne reste plus qu’à appeler votre banque pour faire le transfert non sans avoir vérifié que le RIB est bien celui du garage et pas celui d’un cousin situé aux îles Cayman. il faut donc patienter sur place 48 heures le temps que l’argent soit crédité sur le compte. En attendant, on mange des tapas, on assiste à un spectacle de Flamenco, on va à la plage. Bref, on s’occupe.
Il est bien sûr fortement déconseillé de payer une voiture en espèce sur un parking à un particulier.
N’oubliez pas d’assurer la voiture… Que ce soit pour l’achat en Italie ou en Espagne, cela n’a pas posé de problème et il vous sera demandé d’envoyer par la suite une copie de la carte grise définitive.
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Après l’achat
Dans mon cas, le garage a accepté de me laisser les plaques d’immatriculations pour rentrer en France. Ensuite, il a fait la « Baja », c’est à dire la radiation. Attention : ne faites pas barrer les documents avec la mention « vendido le…. (vendue le ….) » Il faut respecter la procédure espagnole.
S’il refuse (cas rares avec les pro), il vous faudra demander des plaques temporaires ou aller chercher la voiture en camion. Dans ce dernier cas, insistez pour que le vendeur vous donne un contrôle technique de moins de 6 mois, sinon il vous faudra un camion pour aller le passer en France.
Il est très difficile d’avoir des plaques temporaires en Espagne car il vous est demandé une carte d’identité espagnole ou un titre de résident. Et là c’est plus compliqué car en principe vous n’avez ni l’un ni l’autre.
A partir de là, vous avez un mois pour immatriculer la voiture en France.
Il vous faut les documents suivants :
Originaux de :
Permiso de circulation
ficha technica
Certifica de conformité si le numero n’est pas sur le permiso.
original + copie du contôle technique (l’original vous est rendu)
facture et contrat de vente
quitus fiscal
demande d’immatriculation cerfa xxxxxx
justificatif de domicile
enveloppe timbrée à votre adresse
Pensez à tout photocopier, on ne sait jamais…
Quelques conseils en plus :
Si vous passez par un mandataire, vérifiez qu’il est immatriculé, qu’il a pignon sur rue et exigez qu’il s’occupe de toutes les démarches administratives liées à l’immatriculation.
Si la voiture vient d’Espagne mais que c’est une société, par exemple, et que c’est un Italien qui vous la facture, cela risque de coincer en préfecture.
Il ne faut pas accepter un contrat de cession rédigé à la main, pour un garage mais bien demander un document avec l’entête du garage (numéro de registre de la société, adresse complète) idéalement un coup de tampon, afin que la préfecture puisse vérifier que le garage existe vraiment.
En France, on barre la carte grise, pas en Espagne.
C’est le pays d’origine qui vous fait les plaques temporaires.
Je ne saurais trop vous conseiller de vous faire assister pour votre premier achat. Pour ma part, Bernat (voir http://autoespagne.blogspot.es/) et www.auto-italie.fr m’ont donné quelques informations précieuses. Le coût de leur intervention n’est rien au regard de la somme de problèmes que vous pourriez rencontrer si vous vous y prenez mal.
