Essai : au volant de la nouvelle Peugeot 408

ESSAI NOUVELLE PEUGEOT 408 / Le constructeur français cède à la mode du SUV coupé avec cette berline surélevée. Premier essai au volant de la Peugeot 408 hybride rechargeable de 225 ch.

La Peugeot 408 arrive dans le sillage du Renault Arkana, qui connait un certain succès au coeur d’une gamme qui est en train de se redessiner. Cousine de la Citroën C4 X, laquelle est arrivée en toute discrétion pendant le Mondial de l’automobile, cette Peugeot arbore un style frais, des boucliers proéminents non peints même en haut de gamme afin de donner un air de SUV. Longue de 4,69 m, c’est une grande voiture proche des standards inférieurs du segment D, ce lui lui permet de revendiquer un caractère haut de gamme.

La 408 peut coûter plus de 50 000 €

A 51 400 €, la version GT de notre essai est super équipée. Mais elle est aussi super chère, et même plus chère que l’Alfa Romeo tonale Plug-in-hybrid Q4, forte de 280 ch et qui offre quatre roues motrices. Néanmoins, mieux vaut quand même porter votre choix sur la française, globalement plus réussie. Car hormis son prix, cette 408 est une bonne surprise. Moderne, pratique, offrant un bon coffre à hayon automatique, elle correspond aux besoins d’aujourd’hui. La question principale qui entoure l’achat de cette version, c’est l’intérêt limité d’un hybride rechargeable, presque 10 000 € plus cher qu’un Puretech 130 ch, qui sera bien suffisant pour le quotidien. Avec le PHEV les entreprises éviteront la TVS, certes, mais ce serait aussi le cas avec un véhicule hybride standard qui manque à Peugeot.

Jusqu’à 62 km en tout électrique pour la 408

Lors de notre parcours d’essai, la batterie du système PHEV affichait bien 100 % mais 36 km d’autonomie théorique. Le personnel de Peugeot présent sur place s’est alors justifié par le fait que la personne ayant essayé la voiture avant nous avait dû « rouler fort » et que la voiture gardait sa performance en mémoire. Sans exagérer, en suivant les limites de vitesse, nous n’avons malheureusement pas fait mieux… Pourquoi ? Tout simplement parce que l’itinéraire choisi par Peugeot empruntait d’abord une longue portion d’autoroute, là où l’électrique souffre le plus. Pour la démonstration c’est raté, mais il convient alors de relativiser, et d’entrevoir que sans cette partie très consommatrice d’énergie nous aurions pu approcher voire dépasser les 50 km en zéro émission.

Une Citroën déguisée en Peugeot

La 408 met l’accent sur le confort, aussi bien à l’intérieur que sur la route. La planche de bord est agrémentée d’un grand écran et de touches tactiles géantes à sa base, mais pâtit d’un style biscornu et d’un design qui génère des nids à poussières à plusieurs endroits. C’est vraiment compliqué pour l’oeil comme pour la main. Le petit volant qui pousse à l’intérieur de toutes les Peugeot depuis des années est fidèle au rendez-vous, et comme partout limite la vision du cockpit 3D qui amuse par ses effets. Boutons de commande et boîte de vitesses (BVA8 imposée sur toutes les versions) sont aussi communs à de nombreuses voitures du groupe, un univers à la fois familier et parfois rebutant à bord d’un nouveau modèle.

La Peugeot 408 relativise son dynamise au nom du confort. Elle est davantage dans l’esprit d’une Citroën.

Mais ce qui frappe le plus c’est le moelleux sur route, à mi-chemin entre la sérénité dynamique prônée par DS et le confort absolu de Citroën. C’est la première fois qu’une Peugeot offre un comportement si proche d’un modèle au double chevron. Bien entendu, c’est voulu mais perturbant pour les habitués des productions du Lion, qui perdent de leur précision châssis à chaque nouvelle génération.

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