Essai BMW Série 5 530e Hybride rechargeable : écologiquement correcte ?

A un moment où on veut nous faire croire, à grands coups de chiffres, que les voitures hybrides cachent un scandale à la hauteur du Diesel Gate provoqué essentiellement par Volkswagen et Audi, quoi de mieux que de prendre le volant d’une BMW 530e pour voir si on nous ment tant que cela…

Le principe

En bonne hybride, la BMW Série 5 530e s’appuie sur un moteur essence quatre cylindres en ligne et un système rechargeable avec moteur électrique synchrone, le tout couplé à une boîte de vitesses Steptronic à huit rapports et à une transmission intégrale xDrive.

Quant aux chiffres, le moteur thermique a une cylindrée de 1 998 cm3 et sa puissance est de 184 ch entre 5 000 – 6 500 tr/min, avec un couple maxi de 300 Nm entre 1 350 – 4 000 tr/min.
En ce qui concerne le moteur électrique, celui-ci développe 80 kW/109 ch pour un couple maxi de 265 Nm. En puissance cumulée, le constructeur annonce 292 ch et un couple cumulé de 420 Nm.

Ainsi équipée, la 530e abat le 0 à 100 km/h en 5,9 secondes, soit le temps d’une M3 E36 de 286 chevaux !
En revanche, la vitesse maximale bute sur la borne des 235 km/h, contre 250 km/h pour cette même M3.

L’utilisation d’une hybride rechargeable

BMW a choisi de continuer de développer ses motorisations 100% essence et diesel tout en misant, en parallèle, sur les technologies hybrides et électriques.
L’objectif est de donner le choix au client en fonction de l’usage qu’il fait de sa voiture, sans dogme ni a priori : c’est ce que le constructeur munichois appelle le « Power of Choice ».

Ainsi, si vous parcourez des grandes distances chaque jour (avec un moyenne annuelle se situant autour des 30.000 kilomètres, composés de grands trajets), le concessionnaire vous proposera de prendre un diesel dont les données d’émissions de CO2 et d’autonomie sont plus intéressantes comparées aux modèles PHEV ou essence. C’est souvent le cas pour les entreprises dont les collaborateurs parcourent la France en long, en large et parfois en travers avec une voiture.

Mais en ayant voulu donner un très fort avantage fiscal aux modèles hybrides (peu ou pas de TVS par exemple) afin de « tuer » le diesel, on s’aperçoit finalement que les sociétés font un calcul simple : un hybride qui n’est pas utilisé pour l’usage pour lequel il est prévu consomme plus qu’un diesel mais la différence est largement compensée par les avantages fiscaux… 

Un fois cet (idiot) constat fiscal posé, il est alors facile de dire « que les hybrides consomment beaucoup plus que ce qui est annoncé par les constructeurs »… Mais il faut ajouter « s’ils ne sont pas utilisés pour l’usage pour lequel il sont prévus ». Tout comme un diesel pollue plus en ville qu’une voiture électrique, etc. Tout est une question d’usage !

Si on utilise la 530e pour ce pour quoi elle est prévue, c’est à dire des trajets quotidiens de courte distance pour, par exemple, aller travailler, en ayant un point de chargement à domicile, et de temps en temps pour de plus long trajets, il est évident que son bilan global de pollution sera nettement meilleur que celui d’un moteur 100% thermique. 

Au volant de la BMW Série 5 530e PHEV

La BMW 530e de notre essai est une version très fortement optionnée.
Affichée à 60 900 euros au départ, elle ajoute la bagatelle de 27 580 euros d’options. Du coup, on profite de la direction active Drive (1 300 euros), de l’accès confort (900 euros), du toit ouvrant (1450 euros), des sièges chauffants (450 euros), du système hi-fi (550 euros), du BMW Drive recorder (250 euros) et surtout de la finition M Sport (jantes en 20 pouces, look M etc – 8 500 euros).

On retrouve à son volant le comportement d’une berline BMW, à savoir un châssis rigoureux et incisif complété par une transmission intégrale xDrive qui permet d’accélérer très tôt en sortie de courbe, sans être encombré par le poids, presque 1 900 kilos. Par rapport à une 520d berline, qui utilise le même moteur thermique, la 530e accuse un embonpoint de 225 kilos (1835 contre 1610 kilos norme DIN). Et notre version xDrive affiche 1895 kilos… 

On mesure alors la performance du moteur électrique qui arrive à mouvoir cette masse jusqu’à 140 km/h et peut parcourir environ 50 kilomètres en ayant le pied léger, le tout dans un silence royal.

BMW annonce une consommation de carburant en usage mixte (ville et route) d’environ 2 litres pour 100 kilomètres. Bien entendu, ce chiffre pourra atteindre les 8 à 9 litres si vous roulez uniquement avec le moteur thermique. Par ailleurs, BMW annonce des émissions de CO2 de l’ordre, en usage mixte, de 36 à 47 g/km. 

En bref : Essai BMW 530e PHEV

La BMW 530e est particulièrement efficiente si on l’utilise correctement : recharge à domicile ou au bureau et éventuellement bornes sur un trajet. La possibilité de surconsommation sur un long trajet par rapport à une 520i, qui n’est pas avérée – selon nos confrères de Caradisiac – est largement compensée par l’économie quotidienne sur les petits trajets. 

Philippe HORTAIL

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