ESSAI BMW M2 : POUR COMMENCER…
La BMW M2 affiche une jolie fiche technique : 460 chevaux, propulsion, boite manuelle possible… Mais un poids conséquent ternit ce tableau. Et pas seulement lui.
0 à 200 km/h en 13,5 secondes
La nouvelle M2, nom de code G87, cache bien son jeu puisque sous son capot, on découvre le moteur six cylindres en ligne doté de la technologie M TwinPower Turbo qui est quasiment le même que celui des M3 et BMW M4.
Il développe une puissance maximale de 460 ch (338 kW), soit 90 de plus que celui de la première M2 et 10 de plus que celui de la M2 CS. Le couple maximal de 550 Nm est délivré entre 2 650 et 5 870 tr/min. Ensuite, c’est la puissance qui permet de dépasser 6 250 tr/min avant que le moteur ne soit coupé dans son élan par le rupteur à 7 200 tr/min.
Mais on regrette que la sonorité de l’échappement ne trahisse pas cette hargne. Les deux roues motrices pénalisent cette effet « collé au siège » que l’on a avec une M3 ou une M4 équipées de la transmission intégrale, qui bondissent dès les premiers tours de roues.
Du coup, malgré ces progrès par rapport à l’ancienne M2, les temps signés sur une accélération de 0 à 200 km/h sont similaires à ceux de l’ancienne M4 CS forte elle aussi de 460 chevaux mais plus légère de 145 kilos (1655 contre 1800 selon norme DIN BMW) et plus longue de 21,4 centimètres. Le gain en motricité explique en partie cette équité car sur ce chapitre, la M2 semble plus à l’aise même si les dimensions de pneus sont strictement les mêmes sur les deux voitures à l’arrière (285/30 ZR 20). Le couple disponible à 2 650 tr/mn contre 4 000 pour la M4 CS explique aussi cette égalité. Du coup, on se dit que c’est bien dommage cette prise de poids…
Si vous optez pour la boite mécanique (option gratuite), le 0 à 200 km/h régresse et il vous faudra 14,3 secondes.
Design qui fait parler
Sur ce chapitre, la nouvelle M2 ne laisse personne insensible. Il y a une rupture avec le reste de la gamme. Certes la calandre avec ses barres horizontales revient à des proportions plus modestes par rapport à une Série 7 par exemple mais pour le reste… La prise d’air inférieure en trois parties aux contours presque rectangulaires est pour le moins inhabituelle chez BMW qui explique que « le design a été conçu en fonction des exigences techniques en termes d’alimentation en air de refroidissement et d’équilibre aérodynamique ».
La partie arrière présente un certain nombre de touches spécifiques, comme le becquet de coffre, les réflecteurs disposés verticalement (comme sur l’ancienne M2), le diffuseur de la jupe arrière et les deux paires de sorties d’échappement placées loin des bords extérieurs.
Vous pourrez choisir parmi 5 teintes extérieures dont le M Zandvoort Blue uni et Toronto Red métallisée, exclusives à ce modèle. Le toit M Carbon qui réduit le poids du véhicule d’environ six kilogrammes est proposé en option.
Volant en mains
La M2 CS nous avait enthousiasmés. Son comportement, la rage et la sonorité de son moteur apportaient cette touche de sensations qui manquait à l’ancienne M2 et qui fait aussi défaut à la nouvelle. Cette dernière offre un niveau de grip étonnant. Et de confort aussi. Comme souvent chez BMW, quand une nouvelle génération de M arrive, elle est moins « fulgurante » que l’ancienne. La M3 CSL était plus jouissive que la M3 E92 et son V8. La M3 GTS était plus fun que la M4 F82 etc.
C’est pour cela qu’on aurait aimé que la nouvelle M2 soit plus « communicative ». Lors de notre test en Allemagne, sur des autoroutes non soumises à des entraves à la liberté de rouler (très) vite, son comportement n’a appelé aucun reproche, ses freins offrent une très endurance et ses vitesses de passage en courbe sont d’un très haut niveau.
Avis essai BMW M2 G87
La nouvelle M2 s’affiche à partir de 81 100 euros TTC hors malus (entre 218 et 222 g/km). Pour ce prix, on dispose d’une voiture capable de tenir la dragée haute à une ancienne M4 CS, confortable et dont le look ne passe pas inaperçu. Mais on aurait aimé plus de fun. Nul doute que les prochaines évolutions se chargeront de répondre à cette attente.
Texte : Philippe HORTAIL
Photos : DR
GALERIE PHOTOS M2 G87
