
Essai Cupra Formentor VZ5 : le dernier 5 cylindres !
La jeune marque Cupra vient d’installer un moteur 5 cylindres d’origine Audi sous le capot de son Formentor VZ5. Une excellente idée dans un monde automobile de plus en plus électrifié.
On croyait le bonheur automobile accessible disparu. Il convient de relativiser le mot « accessible » car il s’agit tout de même d’une voiture de plus de 60 000 € (estimation), mais l’engin vaut le détour. Après une première proposition avec un bloc 2.0 turbo de 310 ch et quatre roues motrices, voici le VZ5, avec son moteur de 390 ch sortis d’un cinq-cylindres d’origine Audi. Le Formentor VZ5 est le premier modèle de Cupra, le label sportif de Seat apparu il y a trois ans, et devenu marque il y a quelques mois.

Sur le plan esthétique, cette version VZ5 (VZ pour Veloz, vitesse ou rapidité en espagnol, 5 pour le nombre de cylindres) adopte un châssis abaissé de 10 mm. L’avant et l’arrière reçoivent des boucliers agrémentés de parties en carbone. Les jantes de 20 pouces et les sorties d’échappement arborent la couleur cuivrée de Cupra. Pour calmer cet aspect voyant, les teintes de carrosserie disponibles sont assez neutres.
A l’intérieur, on trouve des sièges au dessin sportif et un univers digital contemporain. Le style général est tout en dynamisme, assez loin des formes douces de l’univers des voitures électriques d’aujourd’hui. Un monde dans lequel Cupra va basculer également au cours des prochains mois, avec un modèle 100 % zéro émission (El Born), sur la base d’une Volkswagen ID.3. Mais pour l’instant, ce qui nous intéresse c’est ce fameux Formentor à cinq cylindres.
Un moteur tellement agréable
La promesse de ce bloc de 2,5 litres de cylindrée, c’est bien sûr sa puissance, mais aussi son bruit et son côté volcanique. 1-2-3-5-4 est l’ordre d’allumage des cinq cylindres, mais c’est aussi ce qui est inscrit sur le flanc de la future RS3 qui vient de battre le record du Nürburgring (dans la catégorie des compactes) avec le même moteur. Voilà donc une belle promesse sur route…
Contact, bouton start (situé sur le volant), la chose s’ébroue : l’ajout du filtre à particules n’a pas étouffé la mécanique, mais le bruit n’est pas aussi spectaculaire qu’attendu. Une fois en route, le comportement si fougueux qui caractérisait auparavant ce moteur a également évolué. Il y a un léger retard à l’allumage, notamment à bas régime. Décidément, les normes anti-pollution auront toujours raison… En revanche, quand la cavalerie déboule, un peu plus haut dans les tours, le conducteur découvre ou redécouvre des sensations qui font du bien. Malgré sa carrosserie de crossover et sa hauteur handicapante pour une sportive, le Formentor VZ5 fait parler la poudre.
En sélectionnant le mode Cupra, les sensations sont plus fortes même si ses dimensions et son poids (attendu autour de 1 600 kg) finissent par se rappeler au bon souvenir du conducteur. Néanmoins, il n’a pas à rougir de la comparaison avec l’Audi RSQ3 ou la Volkswagen Golf R (certes moins puissante avec 320), dont il reprend le différentiel à vectorisation de couple. Ce dispositif limite le sous-virage et fait des merveilles à la remise des gaz, dans les enchainements de virages serrés. La direction, très précise, donne vraiment le change au conducteur. Le freinage est confié à un système aux dimensions majorées, avec des étriers à six pistons qui mordent des disques de 375 mm à l’avant (quatre pistons et 310 mm à l’arrière). Le Formentor se veut alors excentrique dans le monde automobile actuel, mais il est aussi diabolique pour une voiture de ce type. La position de conduite est un peu inhabituelle, mais le maintien latéral est niveau.
Le Formentor VZ5 est rivé au sol
Très verrouillé, même dans ses modes les plus permissifs, le Formentor VZ5 est équipé d’aides à la conduite assez intrusives. Même en réglage Cupra, qui repousse les garde-fous électroniques, il faut vraiment le provoquer et générer des transferts de masse afin de rendre l’arrière un peu plus mobile. Pour s’amuser, il faudra alors essayer le mode drift (à réserver à un usage sur circuit) qui actionne des réglages qui aident à la dérive. Cela permet de découvrir des sensations inhabituelles, provoquées à des vitesses plus basses, et qui permettent de s’amuser. Puis, en sortant du circuit, il sera possible de prendre la route avec une bonne dose de confort, éventuellement en famille avec un volume de coffre qui permet d’embarquer enfants et bagages. Peu de sportives savent tout faire comme le Cupra Formentor VZ5, même si les puristes s’offusqueront de sa hauteur et de son poids.

Verdict de l’essai Cupra Formentor VZ5
Le Formentor VZ5 est un caméléon, qui sait aller vite mais rester utilisable au quotidien. Malheureusement, si son prix peut se justifier, sa carrière dans l’Hexagone sera plombée par un malus de 30 000 €. Il fera donc meilleure carrière ailleurs en Europe, et sera à viser en occasion, dans quelques années… Cupra sait tout cela, et c’est pour cette raison qu’il a limité la production du Formentor VZ5 à 7 000 exemplaires.
FICHE TECHNIQUE
Moteur
Type : 5 cylindres en ligne, turbo
Position : transversale avant
Distribution : 4 soupapes par cylindre
Injection : directe
Cylindrée : 2 480 cm3
Puissance : 390 ch entre 5 700 et 7 000 trs/mn
Couple : 480 Nm à 2 250 trs/mn
Transmission
Mode : 4 roues motrices
Boîte de vitesses : BVA (double embrayage), 7 rapports
Châssis
Type : acier
Freinage AV : disques ventilés
Freinage AR : disques ventilés
Suspensions AV : Indépendante, type McPherson à ressorts hélicoïdaux.
Suspensions AR : Essieu arrière multibras à ressorts hélicoïdaux avec barre stabilisatrice. Amortisseurs hydrauliques avec suspension adaptative.
Direction : à assistance électromécanique
Dimensions
Long / Larg / Haut (mm) : 4,45/1,84/1,52
Empattement (mm) : 2,68 m
Voies AV/AR (mm) : NC
Pneumatiques : 255x35R20
Réservoir (litres) : 55
Performances
Vitesse de pointe (km/h) : 250
0 à 100 km/h (s) : 4,2
Conso mixte (l/100 km) : NC
Poids
A vide (kg) : NC
Prix : entre 60 000 € et 65 000 € (estimation)
Malus : 30 000 €