ESSAI MINI COOPER SE : Auto ok ! Réseau…

Alors que nous attendions une nouvelle génération de MINI, après les 7 années de carrière de l’actuelle, la marque germano-anglaise a choisi d’offrir à sa star une profonde évolution. En attendant que la nouvelle arrive, nous avons pris le volant de la MINI Cooper SE.

Mini Cooper SE 2021 : ce qui change

Par rapport à la version testée ici, la MINI Cooper SE restylée reçoit une face avant redessinée, tout comme l’arrière, le toit « Multitone » (un  dégradé de couleurs allant du San Marino Blue au Jet Black en passant par le Pearly Aqua, qui s’étend du cadre du pare-brise à l’arrière du toit), de nouveaux coloris, des bandes de capot et latérales au design exclusif, des coques de rétroviseurs extérieurs noires (au lieu de jaune), des éléments extérieurs Piano Black.  A l’intérieur, le volant sport en cuir Nappa arbore le logo MINI Electric. 

Il y autre chose qui change en ce moment chez MINI. Début 2030, MINI deviendra une marque entièrement électrique. Au premier semestre 2021, la part de ces véhicules dans le total des ventes mondiales de la marque a déjà atteint plus de 15 %. Au total, MINI a vendu 157 799 véhicules dans le monde de janvier à juin 2021, dépassant de 32,6 % le résultat de la même période de l’année dernière. Les ventes mondiales totales de MINI électrifiées se sont élevées à 23 777 unités au cours du premier semestre 2021. Le véhicule le plus important pour le plaisir de conduire sans émission locale s’avère être la MINI Cooper SE 100 % électrique avec 13 454 unités vendues entre janvier et juin 2021. Au total, ce sont 31 034 MINI Cooper SE qui ont déjà été livrées entre son lancement sur le marché l’année dernière et la fin du mois de juin 2021. 

En France, le pourcentage de MINI électrifiées immatriculées sur le total des ventes de la marque est encore plus élevé et atteint 27,6 %. Avec 2 161 MINI Cooper SE (soit 48% des immatriculations de MINI Hatch 3 portes) et 1 576 MINI Cooper SE Countryman ALL4 (soit 41% des immatriculations de MINI Countryman) immatriculés sur les 6 premiers mois de l’année, « la France est l’un des pays où la transition de la marque vers un futur 100% électrique est le plus rapide » selon MINI France. 

Au volant de la MINI Cooper SE

J’avoue que lors de la sortie de la nouvelle MINI F56, je regrettais le coté « tape-cul bruyant » de la R56, génération qui l’avait précédée. L’âme de MINI disparaissait. Mais en conduisant au quotidien cette F56, après plusieurs R56, je dois reconnaître que le gain en en confort apporte un plus : il est tout à fait possible de voyager sur de longues distances avec les versions thermiques. 

La version électrique n’offre bien sûr pas cette possibilité sauf à aimer faire une longue pause pour recharger souvent les batteries. Son univers à elle, c’est la ville et un rayon de 100 à 150 km autour de la maison où on la recharge sans avoir à attendre à coté d’elle. 

Avec son moteur électrique de 135 kW/184 ch et son autonomie de 203 à 234 kilomètres (WLTP), les accélérations de la MINI Cooper SE sont très sympathiques. Elles vous collent un peu au siège dès les premiers millimètres de la course de la pédale d’accélérateur avec un 0 à 100 km/h expédié en 7,3 secondes. On est pas loin du temps de la Cooper S. Mais au-delà de cette vitesse, la version thermique s’échappe loin… très loin… et longtemps. Le châssis est toujours aussi sympa, seul le freinage mériterait une attaque moins spongieuse au niveau de la pédale. Mais en conduite rapide, on peut utiliser le frein moteur important pour anticiper les freinages.

Au moment de signer le bon d’achat, posez-vous la question de l’usage de votre MINI Cooper SE en prenant en compte que sur une (rare) borne publique délivrant 50 KW par heure, il vous faudra 35 minutes pour récupérer 80% de la charge de la batterie de 32,6 kWh et 1h25 pour 100%. A la maison, votre wallbox pourra fournir entre 7,4kW (monophasé) et 11kW (triphasé). Cela induit un temps de charge sur la première entre 3h10 (pour une recharge de 0 à 80%) et 4h30 (charge complète), contre 2h30 et 3h10 pour la seconde.

L’expérience de la recharge

Mon expérience, que vous allez découvrir ci-dessous, lors de ce test, ne doit pas être érigée en règle générale. Mais à lire certains utilisateurs sur les réseaux sociaux, je me sens moins seul…

Alors que je n’avais pas besoin de faire « le plein » d’électricité, j’ai quand même décidé de brancher la MINI Cooper SE. Tout commence par la manipulation du GPS. Ne serait-il pas possible d’avoir un bouton sur le tableau de bord qui serve de raccourci pour accéder à un menu du GPS proposant des bornes à proximité ? Cela serait tellement plus simple que les nombreux menus qu’il faut parcourir avant de lancer la navigation vers une borne. 

Une fois cette dernière trouvée, direction une première borne à Saint-Rémy les Chevreuse. Premier échec : refus de charge… Ce n’est pas grave, il y en a une pas très loin, alors on y va. Même motif de refus : la carte n’est pas reconnue. Sollicité, l’opérateur de la borne a répondu « Pour que l’interopérabilité (avec la carte MINI) fonctionne correctement, il faut que la borne soit bien connectée au réseau. Sur le secteur de la Vallée de Chevreuse, la couverture réseau n’est pas optimale ce qui peut malheureusement provoquer la non reconnaissance de badge de service fonctionnant en interopérabilité.  La perte du réseau par la borne du fait d’une mauvaise couverture est totalement indépendant de notre volonté. »

Si on peut dédouaner MINI dans cette affaire, il n’est pas de même pour l’opérateur. Ses problèmes de réseaux ne doivent pas pénaliser les conducteurs !

Du coup, plan C ! Direction une autre borne. Cette fois le GPS me guide dans un quartier résidentiel où mon petit doigt me faire dire que ce serait bizarre de trouver une borne ici. Et mon petit doigt avait raison ! Aucune borne en libre accès.

On est parti pour un plan D grâce au GPS qui m’amène au Auchan de Trappes, à coté de la zone d’activité de Pissaloup. Il y a bien une borne mais elle ne fonctionne pas et de propose une prise électrique « comme à la maison ». Il aurait fallu avoir beaucoup de courses à faire pour récupérer ne serait-ce que 20 kilomètres d’autonomie. 

Les plans A, B, C et D étant un fiasco, il reste le plan E. Cette fois, bonne nouvelle, arrivé sur place, il y a plein de bornes de recharge et elles semblent en bon état. Il y a juste une barrière à l’entrée du parking où elles se trouvent et pas mal de Mercedes garée sur place. « Parking réservé aux visiteurs » est inscrit en grand. J’ai vite senti que le plan E allait être comme ses cousins en comprenant que ce parking appartient à Mercedes France… un rapide échange avec la personne de la guérite à l’entrée me fait comprendre que je ne peux pas charger là… Merci le GPS. 

J’avoue avoir abandonné après 5 tentatives.

Il va falloir très rapidement que les GPS progressent et que les opérateurs se donnent les moyens des ambitions des constructeurs. Les autorités leur ont demandé des investissements qui se chiffres en milliards d’euros. Certes, ils ont offrent des produits encore perfectibles, mais le réseau de recharge est en train de rendre fou les utilisateurs. J’ai une pensée émue pour une personne qui aurait eu la même expérience avec une voiture affichant une autonomie restante de quelques kilomètres… 

Conclusion

La MINI Electric offre un comportement amusant et une finition haut de gamme. Tout cela se paye au prix fort (à partir de 40 200 euros !) sauf à recourir à une LOA (à partir de 325 euros). Mais l’autonomie la cantonne à un usage restreint et le réseau de recharge n’arrange rien. A bien méditer au moment de signer.

Texte et photos : P HORTAIL

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