Essai Volkswagen ID. Buzz : le Combi 2.0 est arrivé

L’ID. Buzz est le premier van électrique du constructeur allemand. Fort de 204 ch et doté d’une batterie de 77 kWh, il revendique une autonomie de 419 km. Est-ce que ce sera suffisant pour partir à l’aventure ?

Volkswagen a le chic pour faire du teasing autour de ses futurs modèles. Le concept ID. Buzz, qui préfigurait ce modèle final, a été présenté il y a six ans ! Avec lui, le constructeur allemand joue la carte du néo-rétro. Il espère, avec un tel design, séduire les fans du fameux Combi né dans les années 70. Mais hormis les gros logos et la thématique initiée en V à l’avant, il n’y a aucun rapport entre les deux véhicules.

Un Combi du siècle prochain

Comme tout le monde, Volkswagen bascule peu à peu dans l’électrique. La renaissance du Combi, au travers de l’ID. Buzz, ne pouvait logiquement se faire en diesel. Elle ne pouvait se faire non plus se faire en hybride rechargeable : pas assez disruptive, et une technologie déjà utilisée par le Multivan. C’est ainsi que Volkswagen a opté pour une stratégie décalée, et donc 100 % électrique.

Un tel choix présente néanmoins un certain nombre d’avantages, en premier lieu économique. L’ID. Buzz est construit sur la plate-forme MEB des autres modèles électriques de Volkswagen. Simplement elle a été étirée pour lui permettre d’afficher une longueur de 4,71 m et un empattement de 2,99 m. Cela sert le design, l’habitabilité, et autorise des économies d’échelle.

En rejetant ses roues aux quatre coins de la carrosserie, puis en se dotant d’une peinture bicolore l’ID. Buzz se rapproche encore un peu plus du Combi originelle. Avec un look qui rassure, il peut tenter de faire passer la pilule technologique du 100 % électrique auprès de ceux qui, déjà, lui reproche son véritable rayon d’action.

Prix et autonomie de l’ID. Buzz

Proposé à partir de 56 990 €, l’ID. Buzz n’est pas donné. Mais si regarde la concurrence, on s’aperçoit que le Citroën ë-Space Tourer est proposé seulement 290 € moins cher, et que le Peugeot e-Traveller est affiché à 62 700 €. Alors que les deux français tirent plus court en puissance comme en autonomie, qu’ils arborent un design plus convenu, le choix est vite fait. L’ID. Buzz est donc bien positionné, profite d’un bonus de 2 000 €, mais il est électrique et affiche une autonomie mixte de 419 km. C’est peu sur le papier, se transforme en 200 km sur autoroute, et peut effrayer les habitués des longs voyages en van.

L’ID. Buzz serait-il en avance sur son temps, au point d’arriver avant les bornes de recharge qui lui permettent d’aller loin ? Il conviendra alors de rappeler que le Combi thermique dépassait rarement 90 km/h, ne disposait que dans le meilleur des cas de 70 ch, et souffrait en conséquence de moyennes très basses. En électrique, même en s’arrêtant 30 min tous les 200 km (pour passer de 5 à 80 % de batterie), on devrait être au final plus rapide… A noter, toutefois, que notre expérience de recharge rapide a mis un jour une puissance de charge 60 KW contre les 150 kW annoncés. Question de température (batterie, extérieur) et de borne, mais alors que nous étions seuls sur une Ionity et avec une vingtaine de degrés dehors, nous aurions dû recharger plus vite. On retiendra enfin que pour aller loin les possesseurs d’ID. Buzz devront rester à proximité des réseaux de recharge rapide, souvent près ou sur les autoroutes. Une question que n’ont pas besoin de se poser les utilisateurs de Combi.

Super sympa à conduire l’ID. Buzz

La première remarque que l’on peut se faire en s’installant au volant, c’est que l’ID. Buzz fait plus voiture qu’utilitaire. La finition est de bon niveau bien que les matériaux soient durs et recyclés, l’agencement est pratique. En regardant le petit compteur, sous les yeux du conducteur, on remarque que l’instrumentation est proche de celles de ID. L’écran central (10 ou 12 pouces selon les finitions) est pratique à utiliser, mais il manque tout de même des touches physiques d’accès direct à certaines fonctions. Ce van électrique est davantage une voiture de geek que de hippies.

La position de conduite est bien sûr en hauteur, mais on s’y fait très vite. Le court capot améliore la visibilité vers l’avant, et le diamètre de braquage, excellent, rend la chose très maniable. Avec un couple maximal dès le démarrage, l’engin a de l’allant. Ses 204 ch lui permettent de déplacer convenablement malgré son poids (2,5 tonnes), mais les accélérations sont plutôt linéaires. Afin de préserver ses batteries, l’ID. Buzz est limité à 145 km/h. Dans les enchainements de virages, le couple permet de s’extraire de toutes les situations, mais il est certain qu’avec la famille et les bagages à bord la puissance viendra à manquer… Dans quelques mois, une version à quatre roues motrices (grâce à un second moteur) qui délivrera 300 ch sera proposée. Elle constituera sûrement un très bon choix..

L’électrique familiale par excellence

Avec ses cinq places et son coffre géant (près de 1 200 litres), l’ID. Buzz se positionne comme le van du 21ème siècle. Il dispose déjà de quelques aspects pratiques qui mettent en avant ses capacités d’accueil, mais va surtout évoluer vers des versions « camper van ». Fidèle à la réputation du Combi, qui permet de partir en vacances à bord de son véhicule, l’ID. Buzz proposera en 2025 une version California, avec cuisine et chambre à coucher. En attendant, les puristes peuvent déjà se contenter de la banquette 60/40 coulissant sur 15 cm, ou du plancher à deux niveaux qui permet de former une surface plate lorsque les dossiers sont rabattus. Bientôt, l’ID. Buzz se déclinera en version à sept places grâce à un empattement allongé, mais c’est surtout le kit proposé par l’équipementier Ququq qui permettra un premier pas vers les loisirs en plein air, et quelques moments de camping.

Bilan de l’essai Volkswagen IB. Buzz

Pour acheter un tel véhicule il faut avoir de la place, les moyens, et le temps. De la place pour le garer, les moyens pour le payer, et le temps pour en profiter. Sur le plan de l’usage familial, hormis les attentes aux bornes de recharge et les itinéraires contraints c’est le crime parfait. Pour un usage quotidien, à condition d’avoir une borne à domicile ou au bureau, il n’y a pas non plus de contre-indication. Le flou de l’affaire, c’est le fait qu’un véhicule de voyage n’existe qu’en version électrique. Mais après tout, les hippies prenaient bien le temps de vivre…