
Essai Volvo EX90 : un monument… électrique !
Avec ses 517 ch, une batterie XXL et un arsenal technologique impressionnant, la nouvelle Volvo EX90 en promet beaucoup. Mais qu’en est-il réellement au volant ? Nous avons fait un bout de chemin ensemble.
Didier LAURENT – Photos ACE Team pour Volvo
Pas besoin d’effets de manche pour en mettre plein la vue. La Volvo EX90 joue la carte du design épuré typique du constructeur suédois. Capot lisse, projecteurs “marteau de Thor”, calandre pleine et ligne musclée constituent sa carte d’identité. Ce SUV en impose, sans jamais tomber dans l’ostentatoire. Il affiche tout de même un côté dépoussiéré, moderne, presque à l’excès vue de l’arrière, mais un bel équilibre général des lignes.



Avec ses 5,04 m de long et plus de 2,8 tonnes sur la balance, la EX90 affiche d’entrée de jeu son statut de paquebot familial premium… mais électrique. La partie aérodynamique a été travaillée (Cx de 0,29), ce qui aide à grappiller quelques précieux kilomètres d’autonomie. Mais le plus inquiétant, c’est le comportement routier. Car 111 kWh de batterie (107 utiles), ça veut dire plus de 600 kg de batteries dans le châssis. Mais disons le tout de suite, nous avons été surpris par son comportement, et ce de manière positive.
517 ch pour des performances appréciables
Pas de moteur thermique ici, mais deux blocs électriques (un sur chaque essieu) cumulant 517 ch et 910 Nm de couple. Résultat : un 0 à 100 km/h abattu en 4,9 secondes – impressionnant pour un tel gabarit ! Ce qui est plus que tout surprenant, c’est non seulement la force au démarrage, mais aussi le caractère lissé de l’accélération. L’EX 90 va fort mais il sait éviter la brutalité que l’on ressent souvent à bord d’une électrique qui donne tout, tout de suite. L’accélération est linéaire, feutrée… presque trop sage pour un SUV aussi puissant sur sa fiche technique.



Autonomie : jusqu’à 585 km, mais…
Avec sa batterie grande capacité, l’EX90 revendique jusqu’à 585 km d’autonomie selon le cycle d’homologation WLTP. En conditions réelles, tablez plutôt sur 450 km et à peine plus de 300 km sur autoroute. Pas mal, mais on s’attendait à mieux, surtout face à certaines concurrentes comme la Mercedes EQS SUV ou la BMW iX, mais aussi et surtout face aux voitures montées sur une plateforme 800V, comme le Kia EV9.
Car si Volvo annonce une recharge rapide (jusqu’à 250 kW en courant continu), les témoignages remontés et notre propre expérience démontrent qu’en réalité on est loin du compte. Avec une telle batterie, destinée à permettre de longs voyages, on peut espérer des temps de recharge limités, ce qui n’est pas tellement le cas ici. Volvo a présenté récemment une ES90 avec une base technique plus évoluée, qui aurait légitimement équipé l’EX90, qui va très vite se sentir dépassé en la matière.



Vie à bord : cocon high-tech et responsable
L’habitacle est fidèle à l’ADN scandinave : matériaux recyclés, ambiance zen, ergonomie simple. La finition est sérieuse, sans chichi. L’écran central vertical de 14,5 pouces domine la planche de bord et regroupe quasiment toutes les commandes. L’interface Android Automotive est fluide, mais certains regretteront l’absence de boutons physiques pour des fonctions basiques (clim, sièges chauffants, réglages du volant et des rétroviseurs…). Certains pesteront aussi contre l’absence d’un vrai cuir.
Question de génération et de point de vue, mais c’est vrai qu’à partir d’un certain niveau de prix le cuir « vegan » est une excuse qui passe mal. À l’arrière, l’espace est royal. Même la troisième rangée peut dépanner pour des adultes sur de courts trajets, ce qui est rare dans ce segment. Le coffre, quant à lui, affiche jusqu’à 655 litres en configuration 5 places. A l’avant, un frunck de 46 litres permet de ranger les câbles de recharge. Cela évite de vider le coffre pour saisir les câbles, quand ils sont rangés sous le plancher…
Sur la route : le confort avant tout
Suspension pneumatique, insonorisation soignée, sièges moelleux : la EX90 filtre tout. Elle n’aime pas être brusquée, mais ça tombe bien, ce n’est pas sa vocation. Sur autoroute ou départementale, elle se transforme en tapis roulant silencieux.
La tenue de route est rassurante, le freinage efficace, mais le ressenti au volant reste très filtré. On est loin d’un SUV sportif type Tesla Model X Plaid ou BMW iX M60. Le Volvo joue la carte du véhicule familial feutré, avec tout ce qu’il faut là où il faut. Cela est curieux d’écrire cela, mais il ne lui faut pas moins que ces 517 ch pour honorer les besoins du conducteur aimant avoir du répondant.
Technologie et sécurité : Volvo fait le show
L’EX90 embarque le meilleur de la sécurité active Volvo, avec notamment un lidar de série capable de détecter un piéton à 250 m, des radars 360°, la conduite semi-autonome avancée, la détection de somnolence via capteurs dans l’habitacle… C’est probablement le SUV électrique le plus sécurisant du marché. Au volant, on se sent assisté, voire surveillé. Il suffit que le regard traine un peu trop sur les réglages de l’écran central pour qu’un message d’alerte apparaisse au tableau de bord !