Formule E : Cassidy et Da Costa vainqueurs à New-York

Première victoire pour Nick Cassidy (Envision Racing), et premier succès de la saison pour DS Techeetah grâce à la manche remportée le lendemain par Antonio Felix Da Costa. Les courses de New-York ont été pleines de surprises.

Les grands noms associés aux E-Prix de New-York sont généralement Sam Bird (Jaguar) trois fois vainqueur à NYC, ou Jean-Eric Vergne, devenu champion de la discipline à deux reprises sur place. De l’édition 2022 nous retiendrons alors que la première des deux courses a été le théâtre d’un sacré foutoir, écourtée par la pluie. Mais qu’elle a permis au pilote Néo-Zélandais Nick Cassidy de remporter sa première victoire, sous les yeux de ses parents, avoir avoir signé la pole position.

Le lendemain c’est Antonio Felix Da Costa qui ouvrait le compteur de victoire de son écurie (DS Techeetah) depuis le début de la saison, grâce en partie à… Nick Cassidy. En effet, le pilote Envision Racing avait à nouveau réalisé la pole position, mais a été déclassé suite à un changement de batterie sur sa monoplace électrique. C’est alors que « DAC » a hérité de la pole position, et a fait la course en tête de bout en bout. Un résultat qui contraste avec celui de son coéquipier Jean-Eric Vergne qui, paradoxalement, ne marque aucun point en deux courses, ce qui est aussi une première cette saison.

Arrivé leader du championnat, Edoardo Mortara (Rokit Venturi Racing) n’a pas fait une bonne affaire non plus en traversant l’Atlantique. Il ne score que cinq petits points et perd la tête du classement. C’est alors Stoffel Vandoorne (Mercedes), jamais vainqueur mais régulier dans les gros points, qui mène désormais la danse.

A quatre E-Prix de la fin du championnat, rien n’est encore joué et mathématiquement beaucoup de pilotes et d’écuries peuvent encore devenir champion du monde. Dans les faits les favoris restent les Mercedes, les Venturi, et les DS Techeetah 

La météo et la nature du tracé ont bousculé les E-Prix de New-York

Le circuit est dessiné sur le terminal des ferries de Red Hook, dans le quartier de Brooklyn. Il symbolise le renouveau d’un bloc gangréné par la drogue et le crime pendant des décennies, mais qui est en train de devenir l’un des endroits les plus bobos de New-York. Ici, on n’est pas à Manhattan, mais on a une vue imprenable sur la grosse pomme. 

D’une longueur initiale de 1,95 km pour 10 virages, le circuit de Red Hook a été allongé de plus de 400 m en 2018, afin de compter 14 virages en 2,373 km. En 2019, deux évolutions ont été apportées au niveau des virages numéros 6 et 10, afin de fluidifier le trafic en course et de limiter les risques d’étranglement du peloton. C’est cette configuration, déjà utilisée en 2021, qui a à nouveau été retenue en 2022. Assez étroit, présentant des revêtements différents, le tracé génère de nombreuses relances. C’est ce que les ingénieurs de Michelin, qui équipent toutes les voitures, appellent un circuit de traction.

Les pneus Michelin peuvent aussi faire la course sous la pluie.
Photo : Jérôme Cambier/MICHELIN

L’avis de Michelin sur le circuit de New-York

« Ici, c’est très important d’avoir des pneus qui montent vite en régime », indique Mirko Pirracchio, manager de Michelin en Formule E. « Les voitures ont une puissance supérieure à la saison dernière, le circuit est un tracé assez lent avec des virages relativement serrés, et il faut des pneus qui offrent la meilleure motricité. Les Michelin Pilot Sport EV ont d’ailleurs été développés dans cet optique, pour des circuits urbains qui tournent beaucoup, où les forces longitudinales sont souvent plus élevées que les contraintes latérales. 

Passer la puissance au sol était un enjeu, d’autant que le bitume était cuisant en début de courses, avec plus de 50°C relevés par les hommes de Bibendum. C’est aussi cette bonne gestion de la dotation pneumatique (douze pneus pour les deux courses) qui a permis à certains pilotes de mieux tirer leur épingle du jeu.

La gestion de l’énergie en juge de paix

La Formula E est la seule série de sport automobile qui oblige à un pilotage contre-nature. C’est-à-dire qu’il faut parfois lever le pied en milieu de ligne droite pour régénérer les batteries et voir la ligne d’arrivée. Pendant la course les ingénieurs et les logiciels de la voiture calculent en permanence les besoins énergétiques, et c’est un « bip » qui indique au pilote le moment où il doit lever le pied pour régénérer. En fonction des stratégies, des attaques, des positions, il s’agit de recalculer en permanence la quantité d’énergie restante pour aller au bout. Et c’est ce qui fait aussi que certains pilotes perdent des positions en fin de course afin d’avoir assez d’énergie « réglementaire » dans leur batterie (leur unité énergétique en contient davantage, mais ils n’ont pas le droit de tout utiliser). Une fois leur quantité autorisée consommée, la voiture passe en mode dégradé, ce qui laisse de quoi revenir au stand, et abandonner.

Les deux prochaines manches du championnat du monde de Formula E auront lieu les 30 et 31 juillet à Londres (Angleterre). 

Jean-Eric Vergne (DS Techeetah) ne marque pas de points pour la première fois de la saison
Photo : Jérôme Cambier/MICHELIN

Classements Pilotes (10 premiers) après douze courses

1- Stoffel Vandoorne (Mercedes-EQ FORMULA E TEAM) 155 Points

2- Edoardo Mortara (Rokit Venturi Racing) 144 points

3-Mitch Evans (Jaguar TCS Racing) 139

4- Jean-Eric Vergne (DS Techeetah) 128 

5-Robin Frijns (Envision Racing) 104

6-Antonio Felix Da Costa (DS Techeetah) 100

7-Lucas Di Grassi (Rokit Venturi Racing) 84

8-Nyck de Vries (Mercedes-EQ FORMULA E TEAM) 83

9-Pascal Wehrlein (Tag Heuer Porsche Formula E Team) 63

10-André Lotterer (Tag Heuer Porsche Formula E Team) 63

Classement Constructeurs

1- Mercedes-EQ FORMULA E TEAM, 238 points

2- Rokit Venturi Racing 228 

3- DS Techeetah 228

4-Jaguar TCS Racing 186

5- Envision Racing 151

6- Tag Heuer Porsche Formula E Team 126

7-Avalanche Andretti 49

8-Mahindra 25

9-Nissan e.dams 22 

10-NIO 333 7

11-Dragon Penske Autosport 0