Hopium Machina : vaine promesse d’hydrogène ?

Hopium Machina Hydrogène

Hopium espère, avec sa Machina, devenir pionnier et une référence dans les berlines sportives haut de gamme fonctionnant avec cette énergie.

Encore une promesse vaine ? Les lecteurs réguliers d’Agenda de l’Automobile connaissent notre scepticisme à l’approche de nouveaux concepts révolutionnaires très prometteurs mais aux parts de marché restreintes, poussés par des marques peu connues (lire aussi : Supercars commercialisées : être ou ne pas être ?). Mettons de côté nos a prioris.

Hopium est une entreprise toute jeune dirigée par Olivier Lombard et si ce nom vous dit quelque chose, c’est parce que le pilote a participé au développement du prototype LMPH2G qui a participé aux dernières 24 Heures du Mans. La marque ambitionne de devenir le leader de la voiture haut de gamme à hydrogène tout en promouvant l’excellence française en matière d’ingénierie et de développement. Après deux ans de gestation, la Machina est le premier modèle du constructeur à être officiellement présenté à la presse spécialisée.

Hopium Machina : le Tesla de la voiture à hydrogène ?

Nous n’avons donc pas sous les yeux un énième concept car mais bien un véhicule de série dont les formes générales affichent un air de parenté avec Tesla : ce n’est pas anodin puisque Hopium aimerait bien se créer une notoriété à l’image de celle façonnée par Elon Musk. La berline affiche une allure de coupé quatre portes avec des épaules très marquées au-dessus des ailes arrière. L’avant très épuré est habillé d’une signature lumineuse qui adopte un motif évoquant des ondulations. La partie arrière est appuyée par un jeu de perforations semblable à celui que l’on trouve sur le bouclier avant.

« C’est une grande berline routière, rapide, que j’ai voulue sportive » précise Olivier Lombard qui appuie également sur les vertus de l’hydrogène qui, lorsqu’il est produit de façon propre avec de l’électricité verte, est respectueux de l’environnement avec un véhicule qui ne rejette que de l’eau.

Le moteur électrique alimenté par une pile à combustible fonctionnant à l’hydrogène devrait développer 500 chevaux environ, plaçant la barre très haute face aux Honda Clarity et Toyota Mirai. 1000 kilomètres d’autonomie sont promis, mais il faudra attendre les premiers tours du prototype, prévus en 2021, pour en savoir davantage sur les spécificités du modèle dont le prix devrait avoisiner les 120 000 euros.

Si la promesse d’un véhicule à hydrogène est cohérente aujourd’hui et que nous voulons bien croire la proposition portée par l’Hopium Machina, il manque encore l’infrastructure pour commencer à attirer les premiers clients : l’Allemagne y pense et la Suisse commence à exploiter ses premiers camions à hydrogène. Espérons que Hopium, cette nouvelle firme tricolore, ne souffre pas d’une politique gouvernementale trop axée sur l’électrique et la diabolisation du diesel pour ne pas ouvrir les yeux sur d’autres alternatives vertueuses.

Saito BARDEN

A lire également…