Supercars commercialisées : être ou ne pas être ?

Pininfarina Battista

Tout le monde est capable de belles promesses, y compris les constructeurs automobiles. Les supercars peuvent elles aussi être des objets de fantasme qui ne seront jamais produites ?

Elles vendent du rêve, littéralement. De plus, leur production est de plus en plus hypothétique, crise sanitaire oblige. Promises à un avenir radieux si l’on en croit les communiqués officiels des constructeurs, nombre de supercars et autres hypercar ne trouvent pas le chemin les menant des bureaux d’études aux usines de production.

Cette question nous est venue lors de la présentation officielle de la Gordon Murray Automotive T.50, que nous avions présenté en détails ici. Le créateur de la McLaren F1 a pour objectif de renouveler l’exploit réalisé 30 ans auparavant en proposant une nouvelle voiture puissante faisant appel à des solutions techniques et technologiques novatrices. Lire aussi : la McLaren Speedtail au Salon de Genève 2019.

Pininarina Battista : la supercar sur de bons rails

L’intention est louable, mais les acheteurs vont-ils se précipiter sur la voiture malgré le prix exorbitant qui est demandé (2 millions d’euros) ? Assurément. Mais l’on doute que tous les projets aient la même aura que celui de Gordon Murray. A l’image de Pininfarina et de sa Battista : la marque de design Italienne appartient depuis 2018 à l’Indien Mahindra que l’on connaît pour son expertise en Formule E. Aux côtés de Nick Heidfield, ancien pilote de Formule 1 (lire aussi : Premières esquisses de la Pininfarina Battista), le constructeur envisage de construire 150 exemplaires d’une supercar entièrement électrique développant près de… 1 900 chevaux ! Le premier prototype est actuellement en cours de développement, alors que Chris Porritt, ex-numéro 2 de l’ingénierie chez Tesla, est venu gonfler les rangs des experts chez Pininfarina. Voilà de quoi rassurer les sceptiques.

Faraday FF 91 : projet mort-né

Sa présentation en grandes pompes avait impressionné mais le soufflé était vite retombé. Le bolide présenté en 2017 au CES de Las Vegas promettait 1 050 chevaux pour une autonomie de 700 kilomètres NEDC. Le constructeur fera faillite un an après, son principal investisseur remettant en cause l’accord de fonds de 2 milliards de dollars liant les deux entreprises.

Exagons Motors Furtive e-GT : rêve français

Le préparateur connu pour son travail sur les voitures électriques du Trophée Andros a cru bon de montrer ses compétences au grand public par le biais d’un véhicule de série. Lors du Mondial de Paris 2010, la marque présente sa Furtive e-GT équipée d’un moteur électrique de 340 chevaux avec une autonomie de 400 kilomètres. Trois ans plus tard, la GT censée redorer le blason de l’automobile française a bel et bien été commercialisée à 404 000 euros mais elle se fait très rare dans le paysage automobile. Est-ce un succès discret ou un flop du à des difficultés administratives ? Vous avez quatre heures.

Hyperion XP-1 : rendez-vous en 2022

Elle promet 1 600 kilomètres d’autonomie grâce à son réservoir à hydrogène dans une allure de Bugatti. Sur le papier, elle promet également un 0-100 km/h en 2,2 secondes grâce à une structure légère obtenue grâce à l’usage de matériaux provenant de l’aéronautique. La Hypérion XP-1 impressionne, mais elle pourrait être largement pénalisée par le manque de bornes de recharge à hydrogène sur les principaux marchés qu’elle vise, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe. En tout cas, suffisamment pénalisée pour rester à l’état de projet et c’est bien dommage. Lire aussi : L’Allemagne investit dans l’hydrogène.

Delage : un revival à la Tapie

L’emblématique marque française disparue en 1953 va renaître de ses cendres grâce à l’impulsion de Laurent Tapie, qui semble être attiré par le sauvetage de marques françaises comme l’est son père. La D12 aura pour mission de relancer le constructeur dans le milieu des véhicules d’exception. On accédera au cockpit 2 places en soulevant la surface vitrée qui constitue l’habitacle : le pilote aura son volant et son siège moulé à sa propre morphologie et profitera des 1 000 chevaux de puissance, après s’être allégé de 2 millions d’euros pour acquérir le modèle, disponible dans une version Club de 900 chevaux avec hybridation légère, ou GT hybride de 1 230 chevaux. Alors que le prototype entamera ses premiers tours de roue en 2021, les premiers modèles devraient sortir de l’usine historique de la marque située à Courbevoie en 2022… une fois que Laurent Tapie aura fait les demandes nécessaires. Décidément, l’univers des supercars est pavé de bonnes intentions.

Tobias ANDRE

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