Luca de Meo quitte le Groupe Renault

Le Conseil d’Administration du Groupe Renault annonce le départ de Luca de Meo, qui sera effectif au 15 juillet 2025. Il avait pris les commandes de l’entreprise en 2018 succédant à Carlos Ghosn.

Texte : Gaël Angleviel / Images : Groupe Renault

Le départ surprise de Luca de Meo à la tête de Renault

Le Conseil d’Administration a exprimé sa confiance dans l’équipe dirigeante actuelle, jugée apte à poursuivre et renforcer la transformation engagée. Par ailleurs, le processus de succession est d’ores et déjà lancé, conformément au plan établi depuis plusieurs mois. Enfin, le Conseil a remercié Luca de Meo pour sa contribution remarquable et son engagement sans faille au service du Groupe.

Luca de Meo (58 ans), directeur général de Renault depuis cinq ans, a annoncé son départ pour relever « de nouveaux défis » hors du secteur automobile. Il serait pressenti pour rejoindre le groupe de luxe Kering, bien qu’aucune confirmation officielle ne vienne encore de ce côté. L’annonce a provoqué un plongeon de l’action Renault à l’ouverture de la Bourse de Paris (–6,7 %), tandis que le titre Kering gagnait environ +6 %. Ce départ survient dans un contexte de succession de hauts dirigeants, notamment au sein de l’alliance Renault–Nissan, où plusieurs figures clés ont quitté leurs fonctions récemment.

Le losange sur de bons rails

Arrivé à la tête d’un groupe dont les ventes étaient en berne, un plan a été mis en place. Jusqu’ici, ce dernier semble porter ses fruits, son nom : Renaulution. Il a eu comme axe central, la mise en avant des modèles électriques, mais également ressusciter quelques noms iconiques. Les modèles R5 et R4 récemment mis sur le marché en sont les témoins les plus naturels. Des noms de la gamme comme Espace ou Scénic sont aussi restés au catalogue, bien que les modèles originels aient changé de segment.

En revanche, du côté sportif, c’est moins glorieux. Le logo Renault Sport a totalement disparu, puis l’équipe Renault F1 Team a laissé sa place à Alpine F1 Team. Cela a permis (un temps) de sauvegarder les V6 Renault fabriqués à Viry-Châtillon, mais dès 2026, l’équipe française (basée à Enstone en Angleterre) aura des moteurs Mercedes. Récemment, le modèle R5 Turbo 3E présentait un badge Renault Sport sur sa vitre de custode. Est-ce un symbole du retour du logo RS dans la gamme Renault, quand Peugeot vient de réintroduire le sigle GTi ?

Déclaration de Luca de Meo

« Un jour, on ressent que le travail est accompli. Pour moi, ce moment est désormais arrivé », a confié Luca de Meo. Selon lui, Renault Group a franchi des étapes majeures, avec des résultats sans précédent en moins de cinq années. « Nous avons prouvé que l’impossible pouvait devenir réalité. L’entreprise est désormais forte, moderne et tournée vers le futur. » Ensuite, Luca de Meo a précisé vouloir se consacrer à d’autres horizons et relever de nouveaux défis hors de l’automobile. Il a également exprimé sa profonde gratitude envers les collaborateurs de Renault Group, les qualifiant de véritables « moteurs » du succès. Par ailleurs, il a salué le soutien de Jean-Dominique Senard et du Conseil d’administration, qui ont cru en sa vision. Enfin, il a conclu : « Ce fut un privilège rare. Une aventure humaine et industrielle que je n’oublierai jamais. »

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