1000 km de Suzuka  : le Super GT, une passion japonaise !

La course la plus populaire en Asie, le Super GT à Suzuka, se tenait ce week-end avec un pilote britannique de talent (Button), un vainqueur belge (Baguette) et une entreprise française (Michelin) habituée de la discipline.

Sous le soleil estival, ils sont des dizaines de milliers à déambuler dans les allées du circuit de Suzuka, au Japon. Pourtant, le championnat de F1 ne s’y rendra que dans un peu plus d’un mois (le 8 octobre prochain). Mais ce week-end, ce sont d’autres pilotes qui rendent hystériques les fans japonais : ceux du Super GT, la discipline n°1 dans le pays et dans toute l’Asie.

Sur le circuit mythique, situé à environ 300 km au sud-ouest de Tokyo, se tenaient en effet les 1000 km de Suzuka, dont c’était la dernière édition après 46 courses organisées ici-même depuis 1966. L’an prochain, la course laissera la place à une épreuve de 10 heures comptant pour un autre championnat. Pendant ce temps, le Super GT rendra deux fois visite au Fuji Speedway, une fois en mai pour une course de 500 km, et une autre août pour un marathon de 500 miles.

Jenson Button

Afin de comprendre la passion qui anime les fans dans l’archipel, il suffit d’observer pendant les essais libres ces autocars qui filent sur la piste, hors trajectoire, afin d’emmener le public au plus près des bolides. Sous leurs yeux, le niveau est très relevé comme l’atteste la présence de pilotes confirmés à l’image des « petits nouveaux », le Japonais Kamui Kobayashi, pilote Toyota en WEC, ou encore le Britannique Jenson Button, fraichement retraité de la F1.

Dans les paddocks ou sur la ligne droite des stands, les fans ne ratent pas une occasion d’apercevoir un pilote ou une voiture, les organisateurs se montrant très large sur le sujet, et les visiteurs très attentifs aux demandes qui pourraient leur être adressées. Sur ce point, le japon est réellement exemplaire. Mais si le championnat se déroule quasi exclusivement au Japon –une seule manche a lieu en Thaïlande- la popularité du Super GT en Asie n’empêche pas une forte présence –et une réputation-internationales- notamment parmi les entreprises qui travaillent dans l’ombre comme par exemple les manufacturiers de pneumatiques.

Les pneus du Super GT classés « confidentiels »

Calin Michelin 🙂

C’est le cas de ceux fabriqués par Michelin, présent en Super GT depuis 2009. Le manufacturier a remporté le championnat à quatre reprises lors des six dernières années, et pourtant, il n’équipe que deux Nissan GTR parmi les quinze voitures de la catégorie-reine (les GT500). Mais l’engagement de l’entreprise clermontoise dépasse largement le seul cadre du championnat. « C’est en Super GT que nous testons nos technologies de pointe, explique Hiroaki Odashima, le patron de Michelin Motorsports au Japon depuis 1989, avant même qu’elles ne soient proposées aux championnats de plus grande ampleur, comme par ailleurs le WEC, dont font partie les 24 Heures du Mans. »

Ainsi, les pneumatiques sont développés en partie en Asie, mais sont tous produits à Clermont-Ferrand. Ils sont tous couverts par le secret industriel et donc classés « confidentiels » et surveillés comme le lait sur le feu. « A l’issue de chaque course, les hommes de Michelin Motorsport récupèrent toutes les enveloppes qui ont été amenées pour la course, car il en faut pas qu’un constructeur ou un autre manufacturier – ils sont 4 en Super GT- puissent se les approprier. C’est pour cette raison que le manufacturier auvergnat investit gros pour une petite activité qu’il qualifie lui-même de « laboratoire du laboratoire. »

Une course très suivie

Alors que près de 80 000 spectateurs se sont rendus à Suzuka ce week-end, il a été constaté que les internautes européens, peu découragés par l’horaire matinale (départ à 5h35 en France) ont répondu présent. Ils étaient environ 20 000 à suivre la retransmission proposée gratuitement sur le net, et à assister à la victoire du belge Bertrand Baguette et de son coéquipier japonais Kosuke Matsuura sur leur Honda NSX GT (pneus Dunlop, dont c’était la première victoire), devant la GT-R de l’écurie d’usine Nissan Nismo pilotée par l’italien Roni Quntarelli et le japonais Tsugio Matsuda (pneus Michelin), et une autre Honda NSX confiée à Naoki Yamamoto et Takuya Izawa, quant à elle montée de pneus Bridgestone.

L’avant-dernière manche du championnat se déroulera à Buriram (Thaïlande) le 8 octobre prochain. C’est la seule à se dérouler en dehors du Japon, et sera d’une durée de 3 heures.

Didier LAURENT
Photos : DR et D.L.

La galerie photos Super GT 2017 de l’Agenda de l’Automobile