Essai Eclipse Cross PHEV : l’hybride de la reconquête pour Mitsubishi ?

Essai Eclipse Cross / Après une période troublée où Mitsubishi avait annoncé «le gel de l’introduction de nouveaux modèles en Europe » que l’on pouvait assimiler à un retrait à terme du marché européen (août 2020), la marque aux diamants se relance avec l’Eclipse Cross en attendant l’arrivée, en 2023, de deux nouveaux modèles.

Un SUV hybride, coeur du marché actuel

L’ancienne version de l’Eclipse Cross, avec son moteur purement thermique et son niveau de CO2 ne s’est presque pas vendue en France. Le nouveau affiche des ambitions beaucoup plus importantes. En prenant le relai, pendant quelques temps, du Outlander PHEV, qui a quitté le catalogue, il sera la locomotive de la gamme et devra réaliser 3 800 ventes en année pleine. 

Pour cela, il arrive avec une offre qui correspond parfaitement à la tendance du marché, où les SUV, de surcroit hybrides, ont le vent en poupe. Selon le dossier de presse du constructeur, qui a réalisé un sondage pour mieux comprendre les habitudes de rechargement des clients européens (Royaume-Uni, Pays-Bas, Norvège, Suède et Espagne), les clients de l’Outlander PHEV l’utilisent en Europe conformément à ce pour quoi « il a été conçu, c’est-à-dire comme une voiture électrique : 

–  67 % des véhicules font au moins 50 % de leurs trajets en tout-électrique (sur la distance totale)
–  Aucun véhicule n’a jamais été rechargé : tout le monde recharge !
–  Plus de 80 % des conducteurs européens d’Outlander PHEV effectuent une recharge au moins tous les 100 km »

Nouveau design pour l’Eclipse Cross

Les designers ont retravaillé le « Dynamic Shield » à savoir ces deux « lames » chromées qui tranchent dans le bouclier avant et permettent de formaliser la calandre.  Ils ont aussi profité de l’allongement (+ 14 cm)  pour retravailler les porte-à-faux avant et arrière (+10 cm), la lunette arrière qui est d’un seul tenant et les feux arrière (plus massifs) qui adoptent une signature lumineuse en forme de T.

Les rares automobilistes croisés pendant une pause à proximité d’une plage ont repéré notre monture du jour, jugeant le design élégant, surtout avec cette couleur. 

A bord de l’Eclipse Cross PHEV

L’Eclipse Cross pèse 1 900 kilos à vide et peut atteindre 2 425 kilos (525 kilos de charge utile). Du coup, avec une puissance maximale cumulée de 188 chevaux (en mode hybride parallèle), il ne faut pas vous attendre à des performances exceptionnelles. Si le 0 à 100 km/h, bien aidé par le couple des moteurs électriques, est exécuté en 10,9 secondes, il en va autrement de la vitesse de pointe (162 km/h) et des reprises qui vous imposeront de bien anticiper toute forme de dépassement : le 120 à 140 km/h est réalisé en… 5,2 secondes.

C’est donc en conducteur tranquille qu’il vous faudra appréhender la conduite de ce SUV. Ce dernier, avec l’augmentation du volume de chargement, de 448 à 471 litres (VDA), sera un bon compagnon de route. Le silence à bord, à vitesse stabilisée, est correct et on se prend au jeu de la gestion de l’énergie. Le mode EV donne la priorité au 100% électrique et on le privilégie pour la ville. Les accélérations des moteurs électriques (95 chevaux de puissance cumulée) sont suffisantes pour suivre le flot de circulation. Vous pouvez espérer faire 35 à 40 kilomètres sans dépasser les 135 km/h. 

Le mode « SAVE » préserve la charge de la batterie à hauteur de 80% afin de terminer le parcours en 100% électrique. C’est pratique si, par exemple si vous rentrez de weekend à la campagne et que vous arrivez en ville. 

Enfin, le mode « CHARGE » permet de recharger la batterie jusqu’à 80 % en roulant  grâce au moteur thermique. Mais la surconsommation de carburant que cela induit fait que cette option doit-être utilisée en dernier recours.

La solution de Mitsubishi, qui existait déjà sur l’Outlander, qui permet d’utiliser les palettes situées derrière le volant pour choisir l’intensité du freinage régénératif, est une bonne solution. Ainsi, on peut très facilement choisir et anticiper la puissance afin de l’adapter à la conduite. 

Autonomie et recharge

Bien que le mode EV 100 % électrique soit le mode par défaut au démarrage, les 45 km d’autonomie (WLTP) en conduite tout électrique ne se font jamais d’une seule traite. En fait, le système PHEV bascule constamment entre les fonctionnements générateur et chargeur, en particulier en mode SAVE. Il faut noter que, si vous roulez pendant 89 jours sans déclencher le moteur thermique, ce dernier se mettra en route le 90eme jour, pour protéger le système d’injection. 

Lors de la présentation presse, nous avons pu déguster une crêpe grâce à la prise électrique de 1500 W (voir photo dans la galerie) qui permet de brancher un appareil 220~240V comme une… crêpière ! Le système embarqué par l’Eclipse Cross permet d’alimenter une maison pendant dix jours à condition que la batterie et le réservoir soient pleinement chargés.

Enfin, les temps de charge de la batterie de 13,8 kWh vont de 7 heures (prise 8 ampères) à 25 minutes sur une ChadeMO (80%). Lors de l’essai, essentiellement sur le réseau secondaire, la consommation affichée fut de 6,6 litres pour 100 kilomètres.

Conclusion

L’Eclipse Cross PHEV arrive avec de sérieux arguments sur un marché qui n’est pas encore « embouteillé ». Fort de la technologie du Outlander, il a des arguments à faire valoir. A condition de ne pas rechercher une voiture rapide. 

On aime
Le look
L’hybridation

On aime moins
Le poids
Les performances

Texte : P. HORTAIL
Photos et illustrations : Presse

GALERIE PHOTOS ECLIPSE CROSS