Essai Ford Kuga E85 : que vaut la version hybride au super éthanol ?

REDIFFUSION : Pendant les vacances, retrouvez nos essais 2022… retour sur l’essai de la Ford Kuga E85

En combinant hybridation et bioéthanol, le Kuga E85 profite d’une conjoncture qui donne envie d’acheter autre chose qu’une voiture à essence. Et comme tout le monde n’a pas besoin d’une voiture électrique, un carburant alternatif, moins cher, tombe à pic.

On appelle ça manager sa gamme par le carburant. Le Ford Kuga E85, tout comme d’autres modèles en bioéthanol, constituent un cas d’école. Un exemple de réactivité et d’anticipation du marché, et un succès aidé par le prix des carburants totalement délirants. Ces derniers sont ponctuellement atténués par le Gouvernement, mais remontrons assez vite. Ford l’a bien compris, mais n’a pété opportuniste. Il croit depuis longtemps au E85. En 2001, il a été le premier constructeur à lancer une voiture (une Ford Focus) au bioéthanol sur le marché suédois. En 2005, il proposait quatre autres modèles, puis la mode est passée… Jusqu’à ce qu’elle revienne à la fin des années 2010.

Le bioéthanol apparait comme providentiel

Aujourd’hui les plus grosses ventes de Ford sont les Ford Kuga E85, mais aussi le Puma, lui aussi en version Bioéthanol. Ford vient même de lancer son premier utilitaire utilisant le même carburant. Avec le prix du sans plomb qui explose et le fait que la voiture l’électrique ne convient pas à tout le monde, le marché a du mal à suivre. A ce jour, en monte d’origine, seuls les Land Rover Evoque et Discovery Sport, et Jaguar avec l’E-Pace, sont également présents. Bien entendu, il est possible d’équiper sa voiture essence d’un boîtier électronique de transformation. Mais tous ne se valent pas, et des risques de fiabilité ou de difficulté de démarrage par temps froid existent. 

La troisième génération de Ford Kuga est quant à elle apparue à la fin de de l’année 2019. Avec cette nouvelle version hybride E85, elle permet à Ford de proposer une voiture électrifiée qui gomme la surconsommation de carburant générée par l’éthanol (de l’ordre de 25%) mais qui permet de rouler au final pour moins cher. 

Tarif du Ford Kuga hybride E85

Le prix du véhicule en lui-même n’est pas donné. En haut de gamme Vignale, notre modèle d’essai est proposé à partir de 45 950 €. Avec les options présentes sur l’exemplaire mis à notre disposition, il dépasse même 52 000. Il n’y a pas de malus, et c’est peu ou prou le même prix que le nouveau Kia Sportage PHEV (hybride rechargeable) haut de gamme, qui peut parcourir jusqu’à 70 km en tout électrique. Le Kuga existe lui aussi en hybride rechargeable, avec 64 km d’autonomie, pour 48 850 € en haut de gamme. Mais une fois que leurs batteries sont vides, ces versions consomment du sans-plomb à plus de deux euros le litre. C’est là où le bioéthanol reprend largement l’avantage, avec un prix moyen établi à 0,78 € en avril. Le Kuga E85 étant homologué à seulement 5,4 l/100 km en cycle mixte, il promet alors une facture énergétique tirée vers le bas. Dans la vraie vie, il consomme moins de 8l/100 km, car l’E85 est moins efficace sur le plan énergétique. Mais même s’il ne consommait que 6l/100 km en essence, il coute encore au moins deux fois moins cher à faire rouler en E85 !

Un Ford Kuga agréable à conduire

Une fois installé au volant, on constate plusieurs choses. Le style de l’intérieur a pris un coup de vieux, mais la partie dédiée à la conduite dégage une bonne impression. La sellerie offre un confort de bon niveau, mais elle manque de maintien latéral. A l’avant comme à l’arrière, l’espace habitable est plutôt bon.

La planche de bord est bien conçue et l’écran central, de seulement 8 pouces contre souvent 12 pouces aujourd’hui, est facile à utiliser. Sa réactivité est bonne, son graphisme correct, comme sa vitesse de calcul. Le démarrage se fait sans aucun bruit, les manœuvres de stationnement ou les déplacements réalisés à petite vitesse étant effectuées par la motorisation électrique. Ethanol ou pas, il s’agit néanmoins d’un hybride standard, doté d’une petite batterie additionnelle, et il convient de ne pas espérer faire mieux que de 2 km sans réveiller le 2.5 Duratec. Ce dernier se réveille en douceur, sans aucun à coups, et dans un bruit assez contenu.  

Avec une puissance cumulée de 190 ch et un couple de 200 Nm, le Kuga FHEV se veut assez performant et distille un bon agrément de conduite. Son dynamisme est un peu entamé par des réglages de trains roulants, davantage tournés vers le confort que l’efficacité. Le poids, certes assez élevé (1 701 kg, en lien avec la technologie mais toujours 143 kg de moins que la version PHEV) n’est pas tellement un handicap en conduite normale.

Un Kuga qui s’apprécie mieux en conduite coulée

En conduite coulée, là où il s’apprécie le plus, le Kuga se montre peu bruyant et toujours volontaire. La boîte de vitesses automatique n’est pas des plus rapides, mais son principe de fonctionnement, à variateur et sans montée en régimes excessives, cadre bien avec le caractère feutré de l’ensemble. En réalité, les 190 ch ne se ressentent pas tellement, la réserve de puissance étant toutefois appréciable lorsqu’il s’agit de doubler. Le conducteur pourra aussi compter sur un affichage tête haute par lamelle plutôt que par projection sur le pare-brise, lequel apporte un confort de conduite appréciable.

D’une manière générale, le Kuga est agréable à habiter. Les espaces de rangement sont nombreux, les aspects pratiques ne manquent pas, et l’ajout de technologie hybride n’a pas tellement entamé sa bonne capacité d’emport (40 litres de moins qu’une version thermique pour le coffre). Le Kuga conserve également sa bonne modularité et sa banquette coulissante (sur 15 cm), qui font de lui un SUV familial agréable à vivre.

Retrouvez le bilan de l’essai et la fiche technique du Ford Kuga FHEV E85 en page suivante

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