Golf 8 GTE : une Volkswagen positive mais malaimée

REDIFFUSION : Pendant les vacances, retrouvez nos essais 2022… retour sur l’essai de la Golf 8 GTE.

La Volkswagen Golf 8 connait un démarrage commercial timide. Pour autant, depuis le volant, elle s’inscrit dans le lignées du modèle qui a fait son succès depuis 1974.

La Golf 8 elle a été lancée au pire moment, à l’occasion des journées portes ouvertes (et donc fermées) de mars 2020… Mais elle a toujours du mal à décoller, et ce pour plusieurs raisons. Après une première année de commercialisation, où seulement 9 000 exemplaires ont trouvé preneur en France, elle continue sur une tendance baissière. Elle n’est plus, comme ses ancêtres, un best-seller de la marque.

Il y a d’abord l’effet SUV, avec le T-Roc arrivé à mi-carrière mais qui se vend deux fois mieux, et le T-Cross, qui lui prend des clients même s’il est de catégorie inférieure. Mais si la Golf 8 est si peu visible dans nos rues, c’est aussi parce que Vokswagen a du mal à la livrer. Un fait commun à tous les constructeurs, avec des concessionnaires qui prennent des commandes mais qui ne pourront satisfaire leurs clients au mieux qu’en 2023.

Des clients qui se perdent aussi dans le labyrinthe de la gamme Volkswagen, entre les nombreux modèles mais aussi la pléthore de versions de la Golf, qui sont au nombre de quarante si on mixe les motorisations, les ambiances intérieures et les finitions.

La réalité de la Golf hybride rechargeable

En version GTE, apparue sur l’ancienne version en 2014, la Golf a déjà fait ses preuves. Alors aidée par un bonus attractif de 2 000 €, autorisant une bonne trentaine de kilomètres en tout-électrique, le modèle est devenu de plus en plus intéressant dans un monde où l’on chasse le CO2. Sur cette huitième génération, le dispositif PHEV de Volkswagen semble au point. Mais l’hybride rechargeable est contraignant en termes d’usage, et il est devenu une niche fiscale. En clair, vous êtes un particulier, vous devez acheter une voiture assez chère, entre 45 000 et 50 000 €, pour tenter d’économiser quelques euros en carburant. Pour cela, il vous faudra brancher la voiture sur secteur quotidiennement, au risque de vous retrouver avec une consommation assez importante sans bénéficier de caractère électrifié de l’engin.

Lors de nos essais, nous avons réussi à faire 42 km en tout électrique. Ensuite, il faut attendre jusqu’à heures (sur une prise normale) pour profiter à nouveau de la conduite sur batterie. Cela veut dire que si vous avez une prise utilisable au bureau, et une à domicile, vous pourrez couvrir tout ou partie de vos déplacements domicile-travail. Le week-end, ou pour aller plus loin que 40 km, vous aurez une hybride standard en termes de fonctionnement, mais plus lourde et plus gourmande en carburant.

Look sportif pour la Golf GTE habillée comme une GTI

Si vous êtes à la tête d’une société, vous échapperez à la TVS (taxe sur les véhicules de société) pendant trois ans. Une largesse qui correspond aussi aux voitures hybrides. La grande différence, c’est que le PHEV permet d’homologuer des voitures dans des tranches de CO2 très basses, et donc d’échapper au malus. C’est particulièrement pratique pour les gros SUV, qui seraient malussés à hauteur de 40 000 € sans cette homologation magique et un peu malhonnête quand on regarde leur véritable consommation. En ce qui concerne la Golf, il lui serait impossible d’être homologuée sans malus avec 245 ch sous le capot.

Une Golf 8 agréable à conduire

D’un esprit sportif, la golf 8 GTE utilise la même carrosserie que la GTI, à deux exceptions près. Le boucler arrière est différent, et son liseré rouge passe en bleu. A l’intérieur la Golf GTE respecte l’ADN du modèle, en mettant au goût du jour certaines habitudes stylistiques des premiers modèles. Elle reprend même le motif de la sellerie.

Les commandes de la Golf 8 GTE, 100 % numériques, sont douces et plutôt ergonomiques. L’écran central est tactile, réactif et facile à comprendre. Il faut néanmoins faire l’effort de passer quelques minutes à comprendre sa logique d’arborescence, qui n’est pas toujours… logique.

Avec 245 ch cumulés, la Golf 8 GTE affiche de bonnes performances. Elle combine un moteur à essence 1.4 de 150 ch et une machine électrique de 110 ch, ce qui porte la puissance cumulée à 245 ch pour un couple intéressant de 400 Nm. Au démarrage et à petite vitesse, la voiture est en mode électrique, puis le thermique entre discrètement dans la danse lorsque cela est nécessaire. En appuyant à fond sur la pédale d’accélérateur, on est assez proche des sensations procurées par la version GTI, avec un bruit moins caractéristique.

L’amortissement piloté, vendu en option, est un mal nécessaire afin de mieux contenir les impressions liées au poids de la voiture. Il améliore aussi le confort à petite vitesse, et offre un peu plus de sportivité en conduite rapide. C’est aussi un bon investissement, qui viendra valoriser la voiture lors de la revente.

Bilan de l’essai Volkswagen Golf 8 GTE

Au termes d’un essai de plus de 1 000 km, nos conclusions sont plutôt positives. Même une fois ses batteries épuisées, la Golf 8 GTE consomme entre 6 et 8l/100 km en mode hybride, ce qui reste correct compte tenu de la taille et du poids. Elle est en revanche très chère, et ne donne satisfaction sur ce point qu’aux entreprises qui pratiquent un peu de défiscalisation. Les dernières raisons de son insuccès, injustifiées en termes de conduite, sont certainement à chercher du côté de son style, notamment son avant plongeant, et le fait que Volkswagen offre une gamme de SUV plus attractive. Klaus Bischoff, le patron du design de Volkswagen, a l’habitude de dire que « la meilleure Golf, c’est sans aucun doute la prochaine ! » Ne reste donc plus qu’à attendre la 9ème génération…

Fiche technique Golf 8 GTE

Longueur : 4,28 m 
Largeur : 1,79 m 
Hauteur : 1,49 m 
Empattement : 2,62 m 
Volume du coffre : 273 à 1003 l 
Capacité du réservoir : 39,5 l 
Pneumatiques : 225/45R17 en série (225/40R18 sur modèle d’essai) 
Poids à vide : 1 624 kg

Moteur thermique : essence, quatre cylindres turbo 
Cylindrée : 1395 cm3 
Puissance : 150 ch à 5 000 tr/min 
Couple : 250 Nm à 1 500 tr/min 


Moteur électrique : 110 ch 
Puissance cumulée : 245 ch 
Couple cumulé : 400 Nm 


Capacité de la batterie : 13 kWh 
Puissance du chargeur embarqué : 3,6 kW 
Temps de recharge : 
• 7 h 15 sur prise domestique avec câble AC 1,8 kW 
• 3 h 40 sur Wallbox de 3,6 kW 


Autonomie 100 % électrique (mixte WLTP) : 52 à 64 km 
Transmission : aux roues avant 
Boîte de vitesses : robotisée, double embrayage à six rapports 

0 à 100 km/h : 6,7 s 
Vitesse maximale : 225 km/h 

Consommation-fiscalité

Mixte WLTP : 1,1 à 1,6 l/100 km 
CO2 WLTP : 26 à 36 g/km 

Bonus : 2 000 €, 1 000 € à compter du 1er juillet

Puissance fiscale : 8 CV 
Garantie : 2 ans – km illimité