IAA Mobility 2023 : les stars du Salon ne sont pas des SUV

Le Salon de Munich, IAA Mobility 2023 se tient du 5 au 10 septembre. Et après avoir vu quelques présentations des différents modèles, les stars du Salon ne sont pas des SUV.

Le SUV en perte de vitesse ? Non, pas encore…

Si vous ne le saviez pas, la voiture la plus vendue en Europe est un SUV… et 100% électrique. En effet, il s’agit de la Tesla Model Y. Et malgré tout, la tendance observée à Munich est une belle mise en avant des berlines, pourquoi ?

Si le marché des véhicules électriques est croissant, c’est simplement par évolution logique et technologique de l’industrie automobile. Mais c’est aussi pour respecter sur les futures lois, notamment en Europe, qui interdira la vente de véhicules neufs thermiques en 2035.

Et les constructeurs travaillent en coulisses pour améliorer toutes les technologies de cette propulsion électrique. Cela concerne les moteurs, mais aussi et surtout les batteries. De la métamorphose des cellules qui composent les packs batteries, a leur efficience, la capacité de charge et l’autonomie, nombreux sont les points à améliorer. Et le nerf de la guerre des véhicules concerne effectivement deux facteurs : rapidité de recharge et autonomie.

Pour augmenter l’autonomie d’un véhicule, il faut que celui-ci ait un profil aérodynamique adéquat. Autrement dit, les armoires Normandes que sont les SUV ne sont pas les meilleurs véhicules pour fendre l’air. La berline tricorps (c’est à dire avec une malle) reste le volume qui offre le moins de résistance à l’air. Même une compacte avec un hayon (3/5 portes) génère plus de traînée aérodynamique qu’une berline tricorps. Et cet IAA Mobility 2023 montre quelques axes sur les véhicules électriques, certains constructeurs ont mis en avant la berline.

Le SUV fait de la résistance… pour combien de temps ?

Encore aujourd’hui, la majeure partie des ventes et de l’offre faite par les constructeurs, mettent en avant les SUV. Ils sont plus sexys mais moins pratiques que les monospaces compacts totalement désuets depuis. Mais, ils offrent toujours une meilleure habitabilité qu’une berline. Et peut-être aussi que certains les choisissent pour cet effet de « sécurité », de « surplomber » la route. Pour une autre clientèle plus âgée (ou moins agile), monter à bord du SUV s’avère moins compliqué que de « descendre » et se plier en quatre dans une berline et/ou un coupé.

Sur le Salon de Munich, on a vu quelques nouveautés comme chez BMW avec la i5. Il s’agit de la 8ème génération de la Série 5, grande berline routière. Cette dernière est 100% électrique, mais se décline aussi en version thermique, présentée ici en première mondiale au public. Chez Volkswagen, on dégaine aussi son offre 100% électrique avec la grande berline ID.7. Certes elle adopte un profil un peu crossover, mais aux lignes moins massives qu’un véritable SUV. La firme de Wolfsburg a aussi présenté le concept de l’ID GTI Concept pour annoncer le futur de sa compacte « Golf » dans une déclinaison sportive. En revanche coup de canif, la nouvelle Passat expédie à la benne la berline pour n’être disponible qu’en break (en évitant de se muer en SUV).

Les Chinois de chez BYD ont aussi amené une berline, tout comme Tesla qui présente sa Model 3 restylée. La Model 3 est une compacte, mais elle vole la vedette au Model Y, modèle le plus vendu en Europe. Chez Mercedes et BMW, on annonce le futur de la marque avec deux concepts-cars, deux berlines. Le CLA Concept pour la firme à l’étoile et la Vision Neue Klasse pour BMW.

Se tourner vers l’avenir…

Si le SUV a encore de beaux jours devant lui, peut-être que Munich vient de sonner la charge. Les SUV ont représenté la dernière évolution de l’automobile thermique, avec ses avantages et quelques inconvénients. Mais aujourd’hui où l’automobile se conjugue avec l’électromobilité, l’efficience des voitures est plus que jamais au centre de l’intérêt de l’évolution de ces dernières. Si certains pointent du doigt encore les autonomies peu élevées (350 / 500, 650 km pour les meilleurs), cela reste symboliquement (ou idéologiquement) moindre que les thermiques. Le conducteur d’aujourd’hui a certainement besoin de se rassurer en se disant que son véhicule thermique est capable d’avaler d’une seule traite 900 / 1000 km (ce qui n’est pas toujours vrai).

De l’autonomie à la durée de la recharge, on a deux critères essentiels qui sont le frein à l’achat d’un véhicule électrique. Et les constructeurs l’ont bien compris, avec la technologie de l’électrique embarquée, cela ouvre d’autres champs des possibles. On le voit avec les concepts d’aujourd’hui, les intérieurs sont dépouillés. Grâce à l’électronique embarquée cela permet d’agencer différemment les habitacles. Le but à terme est d’essayer de gagner quelques espaces de rangement afin d’augmenter l’habitabilité.

La berline basse telle qu’on la connue avant l’avènement des monospaces et des SUV ne reviendra peut-être pas en grâce mais… la berline surélevée pourrait conquérir un nouveau marché. De leur côté, les SUV vont progressivement changer d’aspect avec les déclinaisons coupés. Ce sera le cas du prochain Peugeot 3008 ou du Renault Rafale qui ont un pavillon typé « fastback ».

On arrive à un carrefour du design, qui va changer le paysage automobile et redistribuer l’offre globale, avec pour certains, la réconciliation avec la berline ?