Les 24 Heures de Daytona fêtent leurs 60 ans

La saison 2022 de l’IMSA SportsCar Championship vient de s’ouvrir, comme le veut la tradition, avec la classique floridienne. Mais pourquoi le double tour d’horloge américain est-il si mythique ?

Si la France peut se targuer d’organiser les 24 Heures du Mans, les Etats-Unis ont les 500 miles d’Indianapolis, mais aussi trois courses de renom : les 24 Heures de Daytona, les 12 Heures de Sebring et Petit Le Mans. Les deux premières sont organisées en Floride, la troisième en Géorgie.

Si la première citée n’a été créée qu’en 1962, à savoir douze ans après la seconde, elle n’en est pas pour autant moins prestigieuse. En vérité, les chiffres mentent quelque peu : les deux premières éditions n’ont duré que trois heures et les deux suivantes 2 000 km. Ce n’est donc qu’en 1966 que le format de 24 heures a été adopté (exception faite de 1972, où la course n’a duré que six heures)… en écho aux 24 Heures du Mans. Un opus dont il est d’ailleurs question dans le film Ford vs Ferrari (Le Mans 66 en Français) réalisé par James Mangold et sorti dans les salles en 2019.

Les 24 Heures de Daytona : une épreuve mondiale

L’épreuve attire très rapidement les plus grands pilotes européens, de par son côté atypique. Qui plus est, jusqu’en 1981, elle fait fait partie du Championnat du monde des voitures de sport (ancienne appellation du Championnat du monde d’Endurance) avant que la FIA n’en décide autrement pour des questions de coût, de localisation et de durée d’épreuve.

En outre, la course se tient dans une enceinte rendue légendaire par la plus mythique des épreuves de la NASCAR : Daytona 500. Mais les « 24 Heures » ont eu l’originalité de proposer un circuit mêlant ovale et infield (tronçon routier tracé au centre de l’ovale). Pour l’anecdote, il s’agit de l’un des bankings (virage relevé) les plus abruptes de la planète avec des virages inclinés à 31° ! De quoi compliquer grandement la tâche des pilotes dans les années 60, avec des lignes de course pas toujours forcément facile à emprunter. Doubler sur l’ovale n’était pas forcément une mince affaire.

Au duo Ken Miles-Lloyd Ruby (Ford GT.40) en 1966 a succédé la paire Lorenzo Bandini-Chris Amon (Ferrari 330 P4). Pedro Rodríguez, Vic Elford, Hans Herrmann, Jackie Oliver, Jacky Ickx, Mario Andretti, Hurley Haywood, A.J. Foyt, Bobby Rahal, Derek Bell, Juan Pablo Montoya ou encore plus récemment Kamui Kobayashi et Fernando Alonso sont autant de pilotes connus mondialement ayant inscrit leur nom au palmarès.

Des pilotes de légende aux 24 Heures de Daytona

Côté Français, citons Bob Wollek, Claude Ballot-Léna, Henri Pescarolo, Christophe Bouchut, Dominique Dupuy, Franck Fréon, Emmanuel Collard et Sébastien Bourdais, dernier vainqueur tricolore en date, en 2014. Le Sarthois, engagé cette année sur la Cadillac DPi-V.R n°01 du Chip Ganassi Racing, a malheureusement été victime d’une panne au petit matin, alors qu’il était en tête. Il ne rapprochera donc pas cette année des quatre victoires du regretté Bob Wollek. En revanche, un autre français a triomphé au général : le champion d’Indycar 2016, vainqueur des 500 miles d’Indianapolis et maintenant des 24 Heures de Daytona, Simon Pagenaud

A ce jour, les deux références absolues des 24 Heures de Daytona répondent aux noms de Hurley Haywood  et Scott Pruett, qui ont visité la victory lane à cinq reprises.

Tout comme aux 24 Heures du Mans, Porsche est le constructeur le plus en réussite sur la classique floridienne, avec 18 succès au général et des victoires de classe, comme ce week-end en GTD Pro. Suivent Riley (10) et Ferrari (5).

Ce week-end, le spectacle était grandiose avec pas moins de 61 voitures en piste (7 DPi, 10 LM P2, 9 LM P3, 13 GTD Pro et 22 GTD). C’est 12 de plus qu’en 2021, et le nombre d’engagés le plus important depuis 1974. De quoi occuper Michelin, partenaire de l’IMSA SportsCar Championship et manufacturier pneumatique unique de la série. La marque clermontoise avait expédié sur place 19 000 pneus (séances d’essais et de qualifications comprises) et pas moins de 30 semi-remorques !

Les 24 Heures de Daytona, course mythique américaine, accessible au public et très accueillante, ne cessera jamais de faire rêver partout dans le monde.