Essai Opel ASTRA GSe : le retour d’un label.

Essai Opel ASTRA GSe / Opel annonce que, en 2024, l’intégralité de sa gamme sera électrifiée grâce à des modèles 100% électriques ou hybrides rechargeables. En 2028, il n’y aura plus de moteurs totalement thermiques. Et pour accompagner cette évolution, elle ressort le logo GSe

Le revival est à la mode

Pour faire adhérer plus facilement les acheteurs au concept de la nouvelle mobilité électrique, les constructeurs font appel à la fibre nostalgique. La R5 de Renault est un exemple. Opel pioche dans son riche passé. « Passion et responsabilité : GSe est synonyme de performances et de mobilité locale sans émissions ». C’est en ces mots que le communiqué de presse présente le retour de ce label. Sauf que si avant il voulait dire « Grand Sport Einspritzung« , soit « Grand Sport Injection », il faut le traduire maintenant par Grand Sport Electric.

Les Commodore (GS/E en 1970) et Monza (GSE en 1983) portaient déjà le logo. Profitons de l’occasion pour faire une comparaison… La Monza disposait d’un 6 cylindres de 3 litres développant 180 chevaux. Avec à son poids, élevé pour l’époque, d’environ 1500 kilos, elle pointant à 215 km/h et passait de 0 à 100 en 8,5 secondes. 

Avec 225 chevaux et un poids d’environ 1 700 kilos (pour une compacte !), l’Astra GSe signe un 235 km/h en vitesse de pointe. Sur un 0 à 100 km/h, grâce à ses batteries, elle demande 7,5 secondes.

Par contre, niveau consommation, le match est sans appel : en moyenne la Monza demande 10,5 litres contre… 1,5 litres pour l’Astra sur un cycle WLTP qui combine les moteur thermique et électriques. En usage routier, nous avons pu compter sur une autonomie en tout électrique de 46 kilomètres. Après 50 kilomètres, il nous restait encore 26 kilomètres à parcourir avec la batterie lorsque le système marie les deux motorisations. Sur une partie du tracé, menée à bon rythme et batterie vide, nous avons lu une consommation moyenne de 6,2 litres. Nul doute que celle de la Monza se serait envolée à plus de 12 litres.

Je ne peux m’empêcher de faire remarquer que, à ce niveau de puissance, beaucoup de voitures accélèrent plus fort que l’Astra GSe. Une ancienne BMW 125iA F20, forte de 218 chevaux, passe de 0 à 100 en 6,1 secondes et pointe à 243 km/h. Le tout pour pour une consommation moyenne de 6,7 litres au 100 selon BMW et 154 grammes de CO2 au km.  Elle s’affichait à l’époque à partir de 38 150 euros (finition haute M Sport). Le poids était d’environ 1350 kilos…

Le prix… 

L’Astra est une voiture dite « compacte ». Mais le coût de la technologie embarquée fait exploser son prix : à partir de 48 250 euros ! Seule la finition GSe est disponible pour ce modèle. 

Au moment de signer le bon de commande, un calcul financier s’impose car une version GS 1,2 Turbo 130 chevaux qui vous demandera un chèque de 36 800 euros et y ajoutera un malus de 170 euros (128 grammes de CO2), une carte grise de 7 cv fiscaux, une consommation moyenne de 6,2 litres et un 0 à 100 en 9,7 secondes… Un écart d’un peu moins de 12 000 euros qui mérite réflexion en ces temps de crise.

Du coup, nous vous conseillons d’acheter une Astra GSe avec une LOA avec entretien compris. En effet, Opel propose des loyers entre 452,50 euros (apport 5 000 euros, remise de 3 600 euros, 48 mois et 40 000 km) et 630 euros (aucun apport, remise de 3 600 euros, 36 mois et 30 000 km). Surtout que, si d’ici 3 ans, une rupture technologique sur les batteries améliorait grandement leur efficacité, vous n’auriez pas à gérer une perte de valeur et/ou une revente délicate. 

Un label sportif

Opel mise sur le label GSe pour rendre l’Astra plus attirante. Dans ce but, elle la dote d’un comportement plus agile que les autres versions, ce qui n’est pas simple en raison du poids affiché. Toutefois, l’ensemble reste homogène, avec des suspensions un peu fermes (personnellement j’aime bien) et un confort suffisant pour les longues distances. Le moteur sait se faire discret. Le mode sport joue sur la direction mais pas sur les suspensions qui ne sont pas pilotées. 

Au niveau du design, chacun se fera son opinion. L’ensemble est harmonieux et le toit noir de série. Les jantes de 18 pouces, inspirées du concept Manta GSe dynamise le look sans nuire au confort 

A bord, on apprécie les sièges avant qui offrent un bon maintient. La qualité de finition n’appelle pas de reproche et on aurait aimé un peu plus de gaité…

Conclusion

Avec le label GSe, Opel tente de donner à la mobilité hybride une image sportive. La tentative est louable mais les chiffres de performances ne donnent pas le tournis. Contrairement au prix. L’offre en LOA, bien placée, est un argument pour signer le bon de commande.  A la condition que la motorisation hybride corresponde à votre usage.

Texte et photos : P HORTAIL