Un Grand Prix de Monaco 2021 vraiment historique !

En ce drôle de printemps 2021, c’était déjà la 12e édition du Grand Prix de Monaco Historique où Daniel Ortelli, notamment expert F1 de l’Agenda de l’Automobile, a écrit et illustré pour vous une authentique carte postale exclusive faite de plus de 90 photographies, en compagnie de Thomas Woloch.

Le Grand Prix de Monaco Historique, une épreuve créée en 1997 où je n’avais jamais pu aller, car il y avait toujours quelque chose d’autre le même week-end, un GP de F1, un rallye WRC, une course d’endurance à couvrir quelque part. Cette année, en plein confinement, l’Automobile Club de Monaco (ACM) a réussi à l’organiser, malgré le Covid-19, et m’a demandé de venir le raconter sur son site officiel – www.acm.mc, à tous ceux, qui ne pouvaient y assister, qu’ils soient fans ou professionnels du monde de l’automobile en raison des contraintes sanitaires. Je ne pouvais pas refuser !

« J’étais comme un gosse… »

Dès jeudi, dans le paddock sommaire du Quai Antoine-1er, j’ai d’abord vu les voitures immobiles, certaines sur cales. Toutes plus belles les unes que les autres, rutilantes, dans un état de conservation parfait, des Bugatti, des Talbot-Lago, des Gordini et des Maserati bien sûr, mais aussi une Ferrari Dino 246, des Jaguar, une Frazer Nash, une Cooper, une énorme Mercedes d’avant-guerre. Un régal pour les yeux, en attendant la suite.

Après, j’ai regardé, une par une, toutes les F1 des années 70, mes préférées, et de loin. J’étais comme un gosse… Plusieurs McLaren en livrée Marlboro, une Hesketh et des Embassy-Hill toutes blanches, des Lotus de toutes les époques, de 1960 à 1980, des Ferrari 312 B3 rouges, confiées à Jean Alesi et à René Arnoux, mais aussi des Tyrrell et des Surtees bleues, une Ensign, des ATS, une Copersucar, des Matra-Simca et une Ligier, bleu ciel, des Arrows dorées aux couleurs de Warsteiner et du magazine Penthouse, une Brabham aux couleurs de Durex. Parce qu’à cette époque-là les gens fumaient, buvaient et b… entre autres plaisirs autorisés.

« Magie intacte, avec le bruit et les odeurs »

J’ai la plupart de ces F1 en modèles réduits. J’ai d’ailleurs sorti en novembre 2020 un livre sur l’âge d’or de la F1 : De Jim Clark à Ayrton Senna – Histoires de la Formule 1 de Bernie Ecclestone, chez Casa Editions. Mais là, j’avais ces monoplaces mythiques devant moi, en vrai, avec inscrit en grosses lettres sur leurs cockpits les noms des héros de ma jeunesse : Jean-Pierre Beltoise, Niki Lauda, James Hunt. J’étais dans un musée en plein air, au beau milieu d’une galerie d’art très moderne, et ce n’était que le début.

Le vendredi, elles sont toutes parties sur le circuit le plus difficile du monde, celui qui pardonne le moins une faute de pilotage, celui où il n’y a aucun bac à sable, aucun dégagement, que des rails très solides. Certaines de ces voitures valent plusieurs millions d’euros, la plupart des pilotes ont le même âge, entre 50 et 70 ans, mais la magie est intacte et surtout il y a le bruit et les odeurs, tout ce qui rend ce GP Historique spécial, tout ce qui attire aussi des milliers de fans à Le Mans Classic, quand il n’y a pas de pandémie de Coronavirus. Dans le paddock, j’ai d’ailleurs croisé Patrick Peter, son organisateur, qui espère relancer ses épreuves historiques dès le mois de juin, sur le circuit de Dijon-Prenois, à huis-clos ou pas…

« Charles Leclerc et Max Verstappen avec Jean Alesi et René Arnoux »

Comme c’était le GP de Monaco, même Historique, il y a eu des visiteurs de marque, plus jeunes : Charles Leclerc est venu tous les jours et il a discuté avec Alesi et Arnoux, Nico Hülkenberg a fait un passage éclair, Max Verstappen a encouragé dimanche un de ses compatriotes. Un dimanche rempli de courses, sept, autant que le nombre d’étoiles sur les casques de Michael Schumacher et de Lewis Hamilton. C’était formidable car ça allait très vite, ça faisait beaucoup de bruit, ça sentait fort, et tout le monde s’est régalé, sur la piste et dans les tribunes. Même s’il n’y avait qu’une petite centaine de voitures, contre près de 200 lors des éditions précédentes, le spectacle a quand même été au rendez-vous.

Pour tous ceux qui n’ont pas pu venir, il y a des centaines de photos et de vidéos à découvrir sur internet, des caméras embarquées, notamment dans la Hesketh de Jean-Denis Delétraz, et même une caméra HD accrochée derrière l’aileron de la Ferrari d’Alesi par Lucas Brito, je vous recommande d’aller voir ces deux-là en priorité. C’est facile à trouver, on peut enregistrer sur son ordi ou son smartphone, partager sur les réseaux et ça ne coûte rien, car c’est ça aussi le Grand Prix de Monaco Historique. Moins de business que la F1, mais fait d’au moins autant de glamour et de passion. Grâce à une poignée de millionnaires collectionneurs qui tiennent beaucoup à ces voitures, et veulent les voir ou même les faire rouler eux-mêmes, de temps en temps, même s’il peut y avoir de la casse. Des hommes d’affaires d’avant, de cette époque où il fallait parfois prendre des risques…

Tous les podiums du 12e Grand Prix de Monaco Historique

Série A : 1. Christian Traber (SUI/Talbot-Lago); 2. Niklas Halusa (AUT/Bugatti 35B); 3. Ewen Sergison (SCO/Maserati 6CM).
Série B : 1. Guillermo Fierro-Eleta (ESP/Maserati 250 F); 2. Max Smith Hilliard (GBR/Lotus 16); 3. Alex Birkenstock (GER/Ferrari Dino 246).
Série C : 1. Guillermo Fierro-Eleta (ESP/Maserati 300S); 2. Niklas Halusa (AUT/Jaguar Type D); 3. Nicolas Bert (BEL/Jaguar Type C).
Série D : 1. Mark Shaw (GBR/Lotus 21); 2. Nick Taylor (GBR/Lotus 18); 3. Philipp Buhofer (GBR/Lotus 24).
Série E : 1. Michael Lyons (GBR/Surtees TS9); 2. Stuart Hall (GBR/McLaren M19); 3. Jamie Constable (GBR/Brabham BT37).
Série F : 1. Michael Lyons (GBR/McLaren M26); 2. Julien Andlauer (FRA/March 761); 3. Marco Werner (GER/Lotus 77).
Série G : 1. Michael Lyons (GBR/ Hesketh 308 E); 2. Mike Cantillon (GBR/Tyrrell 010); 3. Matteo Ferrer-Aza (ESP/ Ligier JS11/15).

Daniel ORTELLI
Photos : @OrtelliD et Thomas WOLOCH

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