Journée FFVE : « La voiture ancienne, un patrimoine qu’il faut respecter »

Le 28 juin avait lieu la journée nationale de la voiture d’époque, sous l’impulsion de la FFVE, dans un contexte particulier mêlant crise sanitaire et les 150 propositions de la convention sur le climat, dont certaines fâchent les amateurs de voitures. Nous avons choisi de vivre de l’intérieur cet événement, au contact de passionnés qui composent l’écurie Soleil Classic.

Je viens te chanter la balade

« Je viens te chanter la ballade, la balade des gens heureux » disait Gérard Lenorman. Lui parlait de ballade (avec deux « L », la chanson), nous de promenade. Mais au final les deux mots se rejoignent tant la symphonie des moteurs nous a ravi pendant ce trajet à travers la Sainte Baume, au départ de La Ciotat. BMW, Renault, Fiat etc. étaient au rendez vous et un joli convoi de 27 voitures, qui a lui même croisé d’autres amateurs.

Parmi les participants, il y avait un membre historique de l’écurie, Alain Bazin. Il est de ces passionnés comme il en existe beaucoup. Du haut de ses 67 ans, il a toujours voulu, depuis son plus jeune âge, travailler dans l’univers de l’automobile. En apprentissage d’abord, suivi de 6 ans en tant que salarié puis, à 24 ans, il devient chef d’entreprise avec l’ouverture d’un garage à La Ciotat. Mais en 1986, lors de la fermeture des chantiers navals, la clientèle se fait beaucoup plus rare. Alors, en parallèle, pendant 4 ans, il reprend une activité de dépannage. C’est son fils, Franck, qui est maintenant aux commandes de l’entreprise familiale d’assistance. 

Un appel au respect

Quand on aborde avec Alain Bazin la politique actuelle et les tendances qui se profilent en terme d’utilisation des voitures anciennes, il explique que « la voiture ancienne est un patrimoine qu’il faut respecter. Il faut conserver ce patrimoine au même titre qu’on conserve des châteaux ou des lieux naturels. Elle nous rappelle la voiture de notre jeunesse, celle de nos parents. Elle est synonyme de convivialité surtout à travers un club. »

Alain Bazin a participé à la balade au volant d’une Fiat 124 spider de 1968, qu’il a achetée il y a 8 ans, avec seulement 42 000 km au compteur. Boite 5 vitesses et freins assistés à disque étaient déjà au programme ! Photo prise à la montée historique de Ceyreste 2018.

Les échanges avec les autres participants donnent le même son de cloche. Tout le monde comprend les enjeux en matière d’environnement, mais il faut les replacer dans leur contexte. Ces voitures, qui représentent une infime part du parc automobile circulant, roulent peu chaque année. Leur bilan carbone est donc négligeable au final et la crainte est que, sous couvert de dogmatisme et de symboles, les pouvoirs publics resserrent encore plus les contraintes liées à leur utilisation. 

Le rôle des clubs et de la FFVE

Les clubs ont un rôle très important à jouer pour défendre les voitures anciennes et dialoguer avec les pouvoirs publics. Plus ils seront nombreux localement, plus ils regrouperont de passionnés, plus ils pourront sensibiliser les détenteurs d’un mandat électoral. C’est aussi, en partie, pour participer à une sorte d’union sacrée derrière la FFVE que l’écurie Soleil Classic, créée en juillet 1971 par quelques passionnés de sport automobile (et dont le parrain est François Cevert), a décidé de rejoindre la Fédération Française de Véhicules d’Epoque. Il reste à savoir si on peut rester optimiste quant à l’avenir de la voiture ancienne. Le dialogue ne fait que de commencer.

Texte : P. HORTAIL
Photos : Robert MURCIA

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